CMA CGM : négociations rompues avec Albert Frère ?

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Selon le site Wansquare, qui cite plusieurs sources, les négociations entre Jacques Saadé et Albert Frère auraient buté lorsque ce dernier aurait réclamé en contrepartie de son investissement de 300 millions de dollars des droits de gouvernance, de véto et de nominations, ainsi que des clauses de liquidités. Rappelons que le fonds stratégique d’investissement (FSI) s’était associé à Albert Frère en vue d’investir avec lui dans l’armateur en difficulté.

Selon d’autres sources, cet échec serait dû aux inquiétudes de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC), propriétaire à 51 % du FSI, de voir la transaction entachée d’un conflit d’intérêt. On le sait, Gilles Michel, le directeur général de FSI, a annoncé son départ à la surprise générale et ce, dix-huit mois seulement après avoir pris la tête du fonds souverain voulu par Nicolas Sarkozy, pour coiffer la casquette de CEO de la société Imerys d’ici l’automne. Une société dans laquelle le Baron Frère demeure l’actionnaire de référence, puisqu’il y possède 56,21 % du capital et 69,64 % des droits de vote via GBL et Pargesa.

Dès lors, la légitimité de Gilles Michel a inquiété certains observateurs étant donné qu’il a aujourd’hui un pied dans le public et l’autre (bientôt) dans les affaires privées d’Albert Frère. La CDC aurait-elle pris peur que cette confusion des rôles ne jette le trouble sur la sincérité avec laquelle les capitaux publics français seront investis ?

Quoi qu’il en soit, l’armateur français CMA CGM a refusé jeudi de commenter les informations de presse selon lesquelles ses négociations avec la holding du milliardaire Albert Frère CNP seraient rompues à cause d’un différend sur la gouvernance. Même son de cloche du côté de la FSI et de la CNP, où personne n’était joignable à l’heure actuelle.

La situation semble de plus en plus compromise pour l’armateur marseillais, d’autant que le Tribunal de Commerce a homologué la conciliation, sur une simple déclaration d’intention écrite d’Albert Frère qui indiquait s’intéresser au groupe et commencer à négocier une prise de participation. Le risque maintenant est que les banques réclament la mise en cessation de paiement de CMA CGM. A moins qu’un nouvel investisseur ne se présente.

Valéry Halloy

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