Chronologie du conflit social chez Brink’s

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Le conflit social qui règne dans la société de transports de fonds Brink’s depuis plusieurs semaines pourrait atteindre un seuil décisif ce vendredi, à l’occasion d’une réunion entre les syndicats et les administrateurs provisoires de la société, au cours de laquelle des pistes d’avenir seront évoquées. Petite chronologie du conflit.

Ce vendredi, les syndicats rencontreront les administrateurs provisoires de la société Brink’s, MM. Delvaux et Zenner, pour évoquer les pistes d’avenir. Vingt-quatre travailleurs avaient déjà été licenciés en novembre 2009 et une vingtaine en février 2010.

Le mouvement a eu de nombreuses conséquences au niveau de l’approvisionnement d’argent. Quelque 1700 Belges ont ainsi reçu leur pension en retard à la fin du mois d’octobre. Les agences bancaires et les grandes surfaces ont également été rapidement confrontées à des degrés divers à un manque d’argent liquide.

Petite chronologie des faits:

27 octobre: Le mouvement de grève chez le transporteur de fonds Brink’s, qui emploie 500 personnes en Belgique, a débuté le 27 octobre dernier. Les chauffeurs des quatre sites (Machelen, Hasselt, Gand et Strépy) ont débrayé spontanément pour protester contre l’annonce de la maison-mère américaine du passage du statut d’employé à celui d’ouvrier. Le plan prévoit également la fermeture du site de Strépy, où travaillent 60 personnes et la vente de la plate-forme de Zaventem à une filiale de la société.

4 novembre: les négociations entre direction et syndicats, sous l’égide d’un conciliateur social, n’ont rien donné. Les syndicats, évoquant un “échec total” et une “impasse complète”, ont décidé de poursuivre le mouvement.

8 novembre: la direction a été reçue au cabinet de la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, pour tenter de débloquer la situation. Le lendemain, la ministre a rencontré le front commun syndical. A l’issue de la réunion, elle a plaidé pour une reprise rapide des négociations.

Le même jour, le quotidien L’Echo rapportait que l’entreprise était déficitaire depuis plusieurs années en Belgique, la perte cumulée s’élevant à plus de 19,6 millions d’euros.

10 novembre: une nouvelle réunion a eu lieu entre la ministre et la direction américaine, rapportait la CSC. Au cours de celle-ci, l’actionnaire du transporteur de fonds aurait indiqué qu’il s’en tiendrait à son plan de restructuration initial.

12 novembre: Brink’s a annoncé aux syndicats avoir fait aveu de faillite pour les sites belges de la société. D’après la direction, les clients de la société réclamant des intérêts pour dédommager les conséquences du mouvement de grève, la situation financière s’est aggravée. Les syndicats, scandalisés par cette réaction, déclaraient avoir été pris en otage.

Le même jour, le cabinet de la ministre de l’Intérieur, Annemie Turtelboom, indiquait avoir accordé une licence temporaire pour le transport de fonds à Brink’s Diamond & Jewelry, une filiale de Brink’s Belgium. Le conciliateur social en charge du dossier, Jean-Marie Fafchamps, est alors sorti de sa réserve pour dénoncer l’attitude de la direction de la société. Il estime que la direction “n’a manifestement pas négocié de bonne foi.”

15 novembre: devant le tribunal de commerce de Bruxelles, le ministère public a estimé que la faillite était frauduleuse. Le tribunal a remis l’affaire sine die. “L’aveu est irrecevable car il est prématuré et donc non fondé”, avait estimé le procureur du roi. “La responsabilité des administrateurs de Brink’s est engagée et il est à déplorer une fraude à la loi sur les faillites ainsi qu’une instrumentalisation du tribunal dans le but de résorber un conflit social interne”, a-t-il conclu. Le même jour, Alain Zenner et Gérard Delvaux étaient nommés administrateurs provisoires de Brink’s.

16 novembre:L’Echo rapportait que le parquet de Bruxelles avait ouvert une information judiciaire contre Brink’s pour abus de biens sociaux, sur base d’éléments contenus dans le dossier de faillite.

17 novembre: le tribunal de commerce de Bruxelles refusait l’aveu de faillite. Le tribunal a estimé que la vente de la division transport de diamants d’Anvers à une filiale avait été entachée d’irrégularités.

18 novembre: de 700 à un millier de personnes ont manifesté leur soutien aux travailleurs de Brink’s à Bruxelles.

Trends.be, avec Belga

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