Caterpillar va supprimer 10.000 emplois d’ici 2018

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Le fabricant d’engins de chantier Caterpillar va supprimer 10.000 emplois dans le monde, soit 9% de ses effectifs, et fermer ou consolider plus de 20 sites pour faire face à la détérioration de la conjoncture économique.

La suppression de la moitié des emplois (4.000 à 5.000) concernés interviendra d’ici fin 2016, a annoncé le groupe américain qui espère économiser 1,5 milliard de dollars par an.

Pour l’instant Caterpillar ne donne de détails ni sur les régions ni sur les postes qui vont être affectés. Le constructeur d’engins de génie civil possède une usine en Belgique, à Charleroi, qui a déjà fait l’objet d’une lourde restructuration début 2013 avec la suppression de quelque 1.400 emplois.

En trois ans, le groupe a déjà supprimé 31.000 emplois et fermé plus de 20 sites industriels depuis 2013.

Ces efforts de restructuration vont lui coûter environ deux milliards de dollars avant impôts et comprennent des indemnités de licenciement et des coûts liés à la fermeture des implantations.

“Nous faisons face à une convergence de conditions de marché difficiles dans des régions et des secteurs industriels clefs, notamment les mines et l’énergie”, explique le PDG Doug Oberhelman. Le dirigeant se dit “confiant” que les nouvelles mesures de réductions de coûts vont permettre à son groupe d’être en meilleure position pour profiter d’une “amélioration de la demande”, actuellement en berne.

La santé de Caterpillar est étroitement liée à l’état de l’économie mondiale car le groupe de Peoria (Illinois, centre des USA) est présent sur trois métiers très cycliques: les travaux publics, l’énergie (moteurs et générateurs) et l’extraction minière.

Cette exposition le fragilise dès que la croissance marque le pas ou qu’une grande économie tousse comme c’est le cas actuellement de la Chine et du Brésil.

Plus spécifiquement, Caterpillar pâtit de la faiblesse du secteur minier dont la demande s’est tassée pour ses gigantesques camions qui permettent de transporter les minerais extraits.

Les ventes de ses machines et services liés au forage et à l’exploitation des puits de pétrole sont, elles, affectées par le plongeon des prix du pétrole.

Enfin, les achats de ses matériels de chantier par le secteur des travaux publics sont mous alors que tardent à démarrer de nouveaux chantiers dans les économies émergentes, tandis que la baisse des cours des produits agricoles a conduit à un recul des achats de machines par les fermiers.

Les choses ne sont pas près de s’arranger car les prix de matières premières comme le charbon, le minerai de fer et le pétrole ne montrent pas de signes de rebond.

A ceci s’ajoute le renchérissement du dollar, qui rogne les revenus engrangés à l’étranger par le groupe américain et rend ses produits et services moins attrayants pour des clients hors zone dollar.

“Plusieurs industries importantes auxquelles nous offrons nos services et vendons nos produits – pétrole et gaz, construction et rail – sont très cycliques. Si elles sont bonnes pour les affaires sur le long terme, nous devons gérer ce qui peut être considéré comme une décroissance prolongée”, souligne Doug Oberhelman.

Réaliste, Caterpillar s’est résolu à abaisser une nouvelle fois sa prévision de chiffre d’affaires annuel 2015, désormais attendu à 48 milliards de dollars, contre 49 milliards en juillet.

Les bénéfices vont, eux, être affectés par les coûts de restructuration, a prévenu le groupe industriel américain sans pour autant chiffrer l’ampleur des dégâts. Caterpillar, qui table sur un bénéfice par action ajusté annuel de cinq dollars, a promis de faire le point lors de la publication de ses résultats trimestriels le 22 octobre.

Cette passe difficile va se traduire par quatre années de baisse consécutive des ventes et des bénéfices en 2016, une première pour le groupe de 90 ans. Le chiffre d’affaires 2016 devrait diminuer de 5% comparé à 2015, a prévenu Caterpillar.

A Wall Street, le titre dégringolait de 6,41% à 65,70 dollars vers 17h15 heure belge.

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