Carrefour reste en Belgique, au prix fort !

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Le groupe de distribution français a confirmé mardi, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, qu’il restait sur le marché belge. Mais son maintien se fera au prix fort.

Le distributeur, qui ne cesse de perdre des parts de marché – il est passé de 30 % en 2000 à moins de 25 % au quatrième trimestre 2009 -, a annoncé la fermeture de 21 magasins (14 hypermarchés, la plupart situés en Flandre, et sept supermarchés intégrés). Cette restructuration se soldera par la perte sèche de 1.672 emplois. A cela s’ajoutent le passage en franchise de sept supermarchés GB et la cession possible de 20 points de vente (17 super et trois hyper) au groupe carolorégien Mestdagh (les enseignes Champion). Rien n’est encore conclu à ce sujet, a réagi Eric Mestdagh, son administrateur délégué, dans la foulée de l’annonce du plan. Et de malgré tout confirmer son intérêt “pour la reprise de magasins, comme je l’étais en 2007 lors de la fermeture de 16 magasins GB. Mais il n’y a actuellement pas de négociations en cours”.

Ce sont au total près de 4.700 personnes, soit près d’un tiers de l’effectif total en Belgique (15.000 salariés), qui voient leur emploi mis en péril dans le cadre de ce plan de sauvetage. Des efforts seront également demandés aux quelque 800 employés qui travaillent au quartier général historique du groupe à Evere. Celles-ci dépendront désormais de la commission paritaire 218, bien moins avantageuse sur le plan salarial. Le personnel des hypermarchés non touchés par la fermeture perdra également les avantages dont il disposait dans le cadre de la commission 312, avec des diminutions salariales à la clé.

Pour la période 2001 (rachat de GB par Carrefour) à 2009, les pertes d’exploitation cumulées de la filiale belge s’élèvent à 40 millions d’euros. Et ce alors que, pendant la même période, le groupe français a investi pas moins de 845 millions d’euros en Belgique.

Si ce plan se réalise comme annoncé, Carrefour ne conservera que 39 hypermarchés intégrés (contre 56 actuellement) et d’un format réduit (lire Trends-Tendances du 18 février) ainsi qu’une trentaine de supermarchés à l’enseigne Carrefour Market. Mais selon les syndicats, Gérard Lavinay – le Français à la tête de Carrefour Belgium depuis l’été dernier – n’a donné aucune certitude sur la pérennitéà terme d’un parc de magasins intégrés en Belgique. “Rien de crédible ne nous a été présenté au niveau de la relance de la politique commerciale. C’est le personnel qui va trinquer. C’est vraiment du détricotage !”, a lancé Myriam Delmée, la vice-présidente du Setca. Vu le taux élevé de syndicalisation (90 %) du personnel, des actions sont à craindre dans les magasins de la chaîne.

Sandrine Vandendooren

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