Caisses intelligentes: “Le laxisme du gouvernement encourage les tricheurs”

© BELGAIMAGE

Plus de deux ans après l’entrée en vigueur de l’obligation de la caisse intelligente dans les établissements horeca qui dépassent 25.000 euros de chiffre d’affaires annuel en vente de repas, force est de constater qu’une grande partie d’entre eux ne jouent pas le jeu, indique mercredi la Belgian Restaurants Association.

Conséquence, 62% des établissements en règle s’estiment lésés par une concurrence déloyale. Pour la BRA, qui représente près de 500 restaurants, “le laxisme du gouvernement ne fait qu’encourager ceux qui trichent”.

Si les membres de la BRA sont majoritairement en ordre, c’est loin d’être le cas du secteur dans son ensemble. Les chiffres moyens du milieu révèlent toujours 70% d’infractions sur 4.500 contrôles, selon l’association qui cite des chiffres du SPF Finances.

En conséquence, à côté des avantages perçus tels qu’une “plus grande tranquillité d’esprit” ou “une meilleure vue de leurs résultats”, les restaurateurs branchés se disent confrontés, pour 62% d’entre eux, à une concurrence déloyale.

“En Suède, l’instauration de la caisse intelligente à module fiscal a eu un effet salutaire sur le secteur avec une hausse du chiffre d’affaires et de l’emploi”, affirme pourtant le secrétaire général Miguel Van Keirsbilck. “Mais cela ne peut fonctionner que si c’est appliqué par tout le monde.”

C’est ici que le bât blesse. Pour la BRA, ce manque d’activation est dû notamment aux informations contraires et souvent erronées des fédérations horeca, principalement en Wallonie et à Bruxelles. “Même si leur recours au Conseil d’État passe, l’obligation de la blackbox ne sera pas remise en cause”, rappelle-t-on.

La faute est également imputable aux secrétariats sociaux et au gouvernement, poursuit la BRA. D’un côté comme de l’autre, c’est la communication qui est pointée du doigt. Les premiers n’expliqueraient pas correctement les mesures compensatoires qui existent pourtant, et le second n’aurait “pas le courage” d’aller au bout de la logique. “Il faut être cohérent”, estime M. Van Keirsbilck. “Et ne plus accepter que les frais retenus sur un ticket TVA” non issu d’une caisse intelligente “soit encore déduits”.

Partner Content