Bruxelles : les 200 super-entreprises de la région

Elles sont 200 Gazelles à avoir été épinglées à Bruxelles. Les trois lauréats 2011 de chacune des catégories – petite, moyenne et grande – sont respectivement 3E, Mac Line et BICS. Auxquels s’ajoute, pour le dixième anniversaire des Gazelles, une Supergazelle : Mostra.

Bruxelles est la ville de tous les contrastes. Incontestable locomotive de l’économie nationale avec plus de 700.000 postes de travail, dont plus de la moitié occupée par les navetteurs, c’est aussi une ville dotée, en tant que capitale de l’Europe et siège de nombreuses organisations et fédérations, d’un statut international. Ce dernier se traduit d’ailleurs dans la mosaïque de nationalités qui la composent.

Comme le note Geert Palmers, administrateur délégué de notre lauréat des petites Gazelles, 3E, “Bruxelles est une ville composée d’une majorité de minorités”. Cette diversité est sans conteste un atout qu’il convient de promouvoir. Encore ne faut-il pas se voiler la face : le chômage qui touche quelque 20 % de la population active bruxelloise concerne pour une large part les Bruxellois d’origine immigrée. Si la couleur de peau et l’origine peuvent encore malheureusement constituer un frein à l’embauche, les principaux griefs que mettent en avant les employeurs sont le manque de formation et la méconnaissance des langues. Or sans qualification et sans maîtrise du français et du néerlandais, voire souvent également de l’anglais (de plus en plus utilisé comme langue de travail dans nombre d’entreprises), bonne chance pour décrocher un job.

Economie de services

L’époque où Bruxelles était une grande ville industrielle est aujourd’hui révolue. Si elle conserve encore quelques industries, notamment le long du canal, la majorité des sociétés qui sont implantées dans la région bruxelloise sont essentiellement actives dans les services – c’est le cas de nos trois ambassadeurs et de la Supergazelle. Caractéristique des grandes métropoles, cette économie de services est accentuée par le fait qu’elle abrite le siège de nombreuses institutions européennes et internationales. Comme le souligne Olivier Willocx, administrateur délégué de BECI (Brussels Enterprises Commerce and Industry), “Bruxelles, qui a le troisième PIB par habitant d’Europe, derrière Inner London et Luxembourg, attire, grâce au fait qu’elle est capitale européenne, de nombreuses entreprises étrangères”.

C’est également la quatrième ville d’affaires européenne, selon le classement établi par Cushman & Wakefield en 2010. Elle se place derrière Londres, Paris et Francfort et devant Barcelone. La présence de l’Europe est profitable aux entreprises du cru mais également aux autres Régions du pays – ne serait-ce que pour les navetteurs – ainsi que, évidemment, pour l’hinterland bruxellois. Un bel exemple d’entreprise qui doit sa croissance à l’Europe est notre Supergazelle Mostra, qui est une agence spécialisée dans la communication institutionnelle européenne. Globalement, la prépondérance du secteur tertiaire a permis à Bruxelles de limiter les effets de la récente crise économique, même si elle a frappé de nombreuses petites et très petites entreprises, surtout parmi les sous-traitants. Mais la situation s’est considérablement améliorée ces derniers mois.

Création d’entreprises

“Depuis la fin de l’année dernière, l’économie bruxelloise tourne bien, confirme Olivier Willocx. Même si les chiffres du chômage restent importants, on bat tous les records en termes de création d’emplois dans le secteur tertiaire, qui réclame pourtant des profils très élevés de qualification. Malheureusement, la croissance ne profite pas toujours assez aux Bruxellois. On note également un retour des sociétés vers le centre-ville.” Un retour d’entreprises qu’a également noté Diane Zygas, directrice régionale Midcorporates & Institutionals Bruxelles chez ING Belgique, pour qui “il convient de relativiser les déménagements d’entreprises en dehors des limites de la Région bruxelloise. Ils restent relativement limités. Et pour les entreprises qui sortent de Bruxelles, la plupart demeurent très près de Bruxelles, que ce soit dans le nord de la ville comme Zaventem ou le sud comme Waterloo”.

Les derniers chiffres de création d’entreprises publiés par l’Unizo, la semaine dernière, soulignent également le regain de dynamisme des entrepreneurs bruxellois. En 2010, plus de 72.000 Belges ont créé une entreprise, soit 8 % de plus qu’en 2009. A Bruxelles, ce sont plus de 9.000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour, soit 13 % de plus que l’année précédente – une progression supérieure à la moyenne nationale.

Un chiffre à pointer : exprimé en nombre de créations par rapport au nombre d’habitants, c’est de loin Bruxelles qui l’emporte avec un starter pour 118 habitants contre 1 pour 153 en Flandre et 1 pour 179 en Wallonie. Et durant le premier trimestre 2011, le nombre de starters a continué à augmenter à Bruxelles, alors qu’il régressait légèrement en Wallonie et en Flandre. Si les consultants, l’horeca, le commerce de détail et la construction sont les secteurs les plus prisés, de multiples autres sociétés se lancent également dans des secteurs plus pointus. Entre autres les énergies renouvelables et le développement durable, dont la Région de Bruxelles-Capitale entend faire un de ses moteurs de croissance dans les années qui viennent.

Ville durable

Notre lauréat des petites Gazelles, 3E, illustre à merveille l’émergence de cette économie verte amenée à prendre de plus en plus d’importance. Actif dans le conseil et les services destinés plus spécifiquement aux énergies solaire et éolienne, ce bureau indépendant et pionnier est devenu en 10 ans un acteur international de premier plan dans le domaine des énergies renouvelables. La Région bruxelloise entend bien désormais soutenir davantage ce type d’entreprise.

“Aujourd’hui Bruxelles se positionne en Europe parmi les villes les plus dynamiques pour le développement durable, explique ainsi Evelyne Huytebroeck, ministre bruxelloise de l’Environnement, de l’Energie, de la Rénovation urbaine et de l’Aide aux personnes. Ce n’était pas le cas voici encore trois ans, où nous étions plutôt à la traîne. Depuis lors, les réalisations et les projets se sont multipliés. En ce qui concerne les bâtiments durables, par exemple, nous nous situons maintenant parmi les meilleurs au niveau international. Il y a aujourd’hui 260.000 m² de bâtiments, soit neufs (à énergie passive), soit rénovés (à basse énergie), et qui sont des bâtiments exemplaires. Et cette proportion va croître dans l’avenir avec la construction du nouveau bâtiment à énergie passive de Bruxelles Environnement sur le site de Tour & Taxis, qui s’étendra sur une superficie de 16.000 m2 et sera le plus grand d’Europe. Ainsi que celui de la Commission européenne, qui, lui, aura une superficie totale de plus de 200.000 m2. Ces projets seront réalisés à l’horizon 2015-2020.”

Ces projets s’ajoutent à de nombreuses initiatives qui se développent dans la capitale. Mais sans sous-estimer les multiples atouts de Bruxelles, il est bon de rappeler que se profilent également de nombreux défis pour la capitale de l’Europe. Et parmi ceux-ci l’emploi est clairement le premier à relever, d’autant plus qu’il y aura dans les 10 années qui viennent un boom démographique : plus de 90.000 personnes vont arriver sur le marché de l’emploi.

Guy Van den Noortgate

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content