Brussels Airport: le développement du low-cost se tasse, Ryanair nuance la réduction de ses activités

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Le développement du low-cost s’est tassé en 2017 à Brussels Airport, a-t-on appris mardi à l’occasion de la présentation des résultats annuels de l’entreprise. Ryanair est même en train d’y réduire ses activités, a confié Arnaud Feist, l’administrateur délégué de l’aéroport bruxellois.

Le segment des vols à bas coûts avait connu un très fort développement en 2013-2014, lorsque Vueling et ensuite Ryanair avaient positionné de nombreux avions à Brussels Airport. Depuis lors, la courbe s’est calmée, voire même tassée ces derniers mois. A tel point que Ryanair est plutôt en train d’y réduire ses activités, à en croire Arnaud Feist. Le patron de l’aéroport assure être en contact régulier avec la compagnie aérienne irlandaise pour le lancement de nouvelles routes. Mais il veut s’assurer d’un développement de liaisons “durables”.

Ce phénomène est-il dû aux amendes qu’encourt l’entreprise en raison des normes plus strictes en matière de bruit au-dessus de la Région bruxelloise? “Je ne pense pas qu’ils en ont eu beaucoup”, répond Arnaud Feist. “Ils évitent un maximum de survoler la capitale. Je ne crois dès lors pas que cela soit un frein à leur développement ici.”

Malgré cela, le nombre de passagers passés par Brussels Airport l’an dernier a atteint un chiffre record de 24,8 millions. La part du low-cost dans le nombre de passagers transitant par l’aéroport bruxellois a tout de même augmenté. Environ 17% du trafic y correspond à des vols à bas coûts.

Le segment a également eu une influence importante sur les liaisons court courrier depuis ou à destination de Brussels Airport. La hausse en la matière est en effet de 33% en cinq ans et est principalement due aux vols à bas coûts et au développement du réseau de Brussels Airlines. L’an dernier, l’aéroport a accueilli 21,6 millions de passagers voyageant en Europe, une hausse de 13,4% par rapport à 2016, année marquée par les attentats de Bruxelles.

Le long courrier a aussi suivi une courbe ascendante: +14,7% en comparaison avec 2016, où la baisse avait été de 16% (principalement due aux attaques terroristes du 22 mars et au départ de la compagnie indienne Jet Airways au début de l’année). Les vols charters ont, eux, connu un recul consécutif à la situation sécuritaire en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

“En 2017, nous avons presque rattrapé toute la perte engendrée par Jet Airways grâce au lancement d’une deuxième liaison quotidienne vers Dubai et à celui de nouvelles destinations vers Tokyo, Shanghaï, Mumbai et Toronto”, se félicite l’administrateur délégué de l’aéroport. Ces deux dernières liaisons sont assurées par Brussels Airlines, qui joue donc aussi un rôle dans les 3,2 millions de passagers intercontinentaux (contre 3,4 en 2015) qui y sont passés.

Au total, ce sont donc 24,8 millions de voyageurs -un record historique- qui ont arpenté les halls de Brussels Airport en 2017. Parmi eux, une part moyenne, et en croissance si l’on omet l’année 2016, de 19% sont en transit à Brussels Airport, entre autres grâce à son rôle de hub de Star Alliance. Dix-sept compagnies faisant partie de cette alliance aéronautique, dont principalement Brussels Airlines, assurent en effet des vols depuis l’aéroport bruxellois. Arnaud Feist, qui loue les effets “vertueux” de ce hub, ambitionne d’atteindre les 25% d’ici quelques années.

Le nombre moyen de passagers par vol augmente par ailleurs “significativement”: il était de 120 l’an dernier, contre 113 en 2015 et 2016, et même 77 en 2000.

Enfin, le volume de fret a atteint son niveau le plus élevé en 10 ans avec 536.000 tonnes. Un phénomène en progression constante ces dernières années et qui est principalement dû à la forte croissance de DHL Belgium et à l’arrivée de plusieurs compagnies cargo ayant provisoirement délaissé l’aéroport de Schiphol (Amsterdam).

Un ensemble de chiffres qui devraient permettre un jour à Brussels Airport d’intégrer le top 15 des aéroports européens. Il se situe actuellement à la 20e place, après en avoir occupé la 16e en 2015, puis reculé à la 22e après les attentats de 2016.

Ryanair nuance la réduction de ses activités à Brussels Airport

Ryanair a nuancé mardi midi l’affirmation de Brussels Airport selon laquelle la compagnie aérienne à bas coûts irlandaise y avait réduit ses activités ces derniers mois. “Nous venons de connaître quatre années de pleine croissance à Zaventem. Mais il y a parfois des phénomènes naturels de plus et de moins en termes de capacité entre les différents aéroports où nous opérons”, a ainsi expliqué Kenny Jacobs, directeur marketing de l’entreprise, de passage à Bruxelles.

“Nous avons eu une croissance jamais connue en Belgique (Zaventem et Charleroi ensemble, ndlr) ces dernières années. Nous y jouissons d’une part de marché de 27% et y sommes la deuxième compagnie”, derrière Brussels Airlines et devant TuiFly, répond Kenny Jacobs. Il ajoute que son entreprise a connu une croissance de 3% l’hiver dernier dans le pays. La livraison de nouveaux avions définit la croissance de capacité, laisse-t-il entendre.

Ryanair doit dès lors faire les “bons choix” pour positionner ces avions et privilégie actuellement plutôt l’Allemagne ou l’Italie, où Alitalia connaît de très importantes difficultés financières.

Le directeur marketing assure que les amendes qui pèsent sur les compagnies aériennes en raison des normes de bruit plus strictes au-dessus de la Région bruxelloise n’ont pas changé la manière dont Ryanair vole depuis Brussels Airport. L’entreprise irlandaise compte ainsi toujours proposer les prix les plus bas possibles.

Si bien que Kenny Jacobs a dévoilé les contours d’une offre qui verra le jour en octobre prochain. La compagnie remboursera alors ses passagers qui auraient trouvé un billet moins cher ailleurs. Le trajet devra toutefois avoir lieu à la même date, avec un décalage plus ou moins similaire, depuis et vers le même aéroport. Le billet aura en outre dû être réservé au plus tard deux semaines avant le vol en question.

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