Brussels Airlines va facturer 16 euros de plus par billet, sauf sur son site

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Le groupe Lufthansa, dont fait partie Brussels Airlines, veut encourager la vente sur le web, en direct. Les tickets vendus à travers les grands systèmes de réservations (GDS) seront augmentés de 16 euros pour les frais de réservation.

Tous les passagers ne seront pas concernés par cette participation aux frais de réservation qui démarre en septembre. Elle ne concerne pas les tickets achetés directement sur le site des compagnies ou par téléphone. Seuls sont touchés les vols distribués par les grands systèmes indépendants de réservation, appelés aussi GDS, qui sont utilisés par de nombreuses agences de voyages. Le groupe va mettre en service un site orienté vers les agences pour qu’elles puissent acheter en direct les tickets et éviter ainsi les frais annoncés.

Les compagnies gagnent moins que leurs fournisseurs

Le groupe Lufthansa, dont fait partie Brussels Airlines (1), Swiss et Austrian, cherche à dégager des économies. Pour améliorer une rentabilité de plus en plus difficile. Il a choisi de facturer les frais des réservations des systèmes GDS comme Amadeus ou Galileo. Ces derniers sont utilisés par les agences de voyages pour acheter des tickets et réserver des chambres d’hôtel. Les transporteurs paient des frais que le groupe Lufthansa entend répercuter sur le voyageur.

Argument: ces services GDS “font état de marges et de retours de plus en plus élevés”, indique Lars Redeligx, chief commercial officer de Brussels Airlines. Or, “les compagnies aériennes, qui fournissent effectivement les vols gagnent de moins en moins.” Les 16 euros par billet, appelés “distribution cost charge”, sont applicables à partir du 1er septembre prochain.

Suivre l’approche des compagnies low cost

Brussels Airlines, en perte en 2014, pourrait redevenir rentable cette année. Le groupe Lufthansa avait affiché un petit bénéfice consolidé de 55 millions d’euros (aux normes IFRS) en 2014, en forte baisse. D’où une série de mesures d’économies auxquelles s’ajoutent les 16 euros de frais sur les tickets achetés via GDS.

L’opération vise à encourager l’achat en direct des tickets. L’idéal serait d’arriver au niveau des compagnies low cost qui vendent quasiment tous leurs vols en direct, sur leurs sites web. Les compagnies “historiques” comme la Lufthansa ont du mal à vendre la majorité de leurs tickets en direct. Elles s’adressent à une clientèle plus diversifiée qui préfère souvent passer par des agences -comme le monde des affaires. La facturation de frais devrait orienter le comportement des clients. La vente sur le web représente environ 30% pour Brussels Airlines, qui a refait son site web voici plus de 10 mois pour améliorer cette proportion. “Certaines agences achètent déjà les tickets en direct sur notre site”, indique Kim Daenen, porte-parole de Brussels Airlines. En général, les agences achètent leurs tickets sur des GDS. Lorsqu’elles font des réservations en direct sur les sites des transporteurs c’est surtout avec des compagnies low-cost.

En s’attaquant aux frais comptés par les systèmes de réservation, Lufthansa pointe du doigt la particularité du secteur. Fournir les compagnies est souvent plus rentable que d’exploiter des lignes aériennes. Les aéroports, les fabricants d’avions, les GDS gagnent en général plus d’argent que les transporteurs.

(1) Le groupe Lufthansa possède 45% des parts de Brussels Airlines. Elle est le premier actionnaire de la compagnie belge. Cette dernière n’est pas consolidée dans les comptes du groupe allemand, mais suit étroitement sa politique et sa stratégie.

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