Brussels Airlines va devenir membre du groupe Eurowings

© Robert Van Apeldoorn

Lors d’une conférence de presse conjointe Brussels Airlines/Lufthansa, les dirigeants des deux compagnies ont détaillé l’accord au terme duquel la compagnie belge sera entièrement rachetée par le groupe allemand. Elle conservera son nom, mais sera intégrée dans le groupe Eurowings, division low cost de Lufthansa.

C’est (presque) fait : Lufthansa va racheter les 55% des parts de Brussels Airlines qui lui manquaient pour en faire une filiale. Le comité exécutif du groupe allemand a pris la décision le mercredi 14 décembre. L’intégration sera complète pour l’exercice 2018. Les discrètes discussions qui se sont tenues depuis octobre entre Lufthansa et les actionnaires vendeurs ont débouché sur une formule où le nom de la compagnie est maintenu. Le point de conflit était le projet d’intégrer Brussels Airlines dans le pôle low cost de Lufthansa, Eurowings. Rien n’a changé en apparence, Brussels Airlines sera bel et bien intégrée dans Eurowings, sauf que le nom de la compagnie belge ne changera pas. La marque “Brussels Airlines” sera maintenue, complétée par “member of the Eurowings Group”.

Autre nuance : l’accord laisse entrevoir une discussion dans les deux sens: la compagnie belge, forte de son expérience face à la concurrence de Ryanair, participera aussi à l’élaboration du concept Eurowings, qui est encore balbutiant.

Brussels Airlines va devenir membre du groupe Eurowings
© Robert Van Apeldoorn

Carsten Spohr, CEO de Deutsche Lufthansa AG, a répété à plusieurs reprises que la filiale belge conservera son identité, “Il n’y aura pas de Brussels Airlines sans Belgian touch.” Il a évoqué l’exemple d’autres filiales non allemandes, Austrian et Swiss, qui ont conservé leur identité nationale, “tout en jouant les synergies”.

“Nous croyons dans le marché belge”

Lufthansa avait acquis en 2008 une part de 45% dans SNAirholding, maison-mère de Brussels Airlines, et détenait une option d’achat sur le solde. Mais avait tardé à exercer cette option, car la compagnie belge était entrée dans une période de pertes. Lufthansa ne voulait pas transformer Brussels Airlines en filiale tant que la compagnie n’avait pas démontré sa capacité à redevenir rentable, ce qui fut fait en 2015. Examen réussi. “Nous croyons dans le marché belge et dans la compagnie” a expliqué Carsten Spohr. “Brussels Airlines dispose d’une structure de coûts très compétitive.”

Il estime que la compagnie belge pourra encore se développer. L’opération lui paraissait indispensable “car ces derniers mois la concurrence s’est fort intensifiée, la seule réponse est la consolidation”.

Il estime que le groupe Lufthansa -Brussels Airlines incluse- “peut encore augmenter sa position de marché en Belgique. Nous sommes déjà numéro un.”. De nouvelles lignes devraient être développées, notamment en Afrique, un point fort de Brussels Airlines. Le patron de Lufthansa a confirmé que le premier grand investissement sera consenti à partir de l’an prochain, pour le remplacement de la flotte de longs courriers.

Etienne Davignon travaille gratuitement

Lufthansa paiera une somme modeste pour les 55% des parts : 2,6 millions d’euros, selon un calcul fixé par la convention qui avait été signée pour l’entrée de Lufthansa dans le capital de la compagnie belge en 2009. L’option sera exercée d’ici la fin de décembre 2016.

Brussels Airlines va devenir membre du groupe Eurowings
© Robert Van Apeldoorn

Le président de la compagnie belge, Etienne Davignon, a pu ainsi amener à bon port une négociation qui semblait bien tendue lorsque Lufthansa avait annoncé en septembre son projet d’exercer l’option d’achat. “On est d’accord sur tous les sujets” a-t-il, dit, en parlant des actionnaires vendeurs, dont certains avaient, en septembre, vivement critiqué les termes de l’opération (notamment le petit prix), bien que rien n’ait beaucoup changé en apparence dans l’accord final.

Etienne Davignon restera co-président de la compagnie belge, au côté de Carsten Spohr. Gratuitement. “Les administrateurs de la compagnie ne sont pas rémunérés” a-t-il précisé, avec le sourire, à ceux qui pouvaient penser qu’il s’accrochait, à 84 ans, à son fauteuil, pour des raisons financières. Bernard Gustin, CEO de Brussels Airlines, continuera aussi à exercer sa fonction dans le nouveau contexte.

L’intégration de Brussels Airlines dans Eurowings/Lufthansa sera discutée tout au long de 2017. Un conseil consultatif sera établi pour assurer cette opération. “Après l’acquisition, Brussels Airlines opérera ses 23 destinations long-courrier ainsi que ses 79 destinations en Europe en tant que membre du groupe Eurowings” indique le communiqué de presse.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content