Brussels Airlines : “un accord sans licenciements ni prépensions”

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Le CEO de Brussels Airlines, Bernard Gustin, annonce ” accord sans licenciements ni prépensions ” avec le personnel de la compagnie. Il permettra d’économiser de 16 à 20 millions d’euros en améliorant la productivité de la compagnie sur les deux prochaines années.

Une étape importante a été franchie cette semaine avec la conclusion d’un accord social à Brussels Airlines. Il fait partie d’un plan, Beyond 2012-2013, destiné à ramener la compagnie à la rentabilité d’ici 2014. Contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres compagnies aériennes européennes, il n’inclut pas de licenciements collectifs. ” Nous voulons garder tout monde à bord ” dit Bernard Gustin, CEO de la compagnie.

” Il y aura toutefois des départs à la pension “, continue-t-il. ” Les pilotes qui ont atteint l’âge de 55 ans cette année peuvent accéder à la pension “. Ils disposent d’un régime avec une pension complète avec 30 ans de carrière professionnelle. L’accord prévoit que les pilotes de 60 ans partiront d’ici un an, ceux de 58 ans d’ici deux ans, et ceux entre 55 et 58 ans qui souhaitent rester accepteront une activité fort réduite en hiver, à la basse saison. Tous les pilotes travailleront en part time durant les deux prochaines années. La compagnie occupe 3.441 salariés, dont 505 pilotes et 1137 personnels de cabine.

C’est l’un des éléments des négociations sociales, ” qui devraient dégager une amélioration des coûts de 16 à 20 millions d’euros sur les deux années à venir. “. Toutes les catégories du personnel ont été mises à contribution. La productivité des personnels de cabine ou du sol sera améliorée de 5%, ceux de la maintenance, de 15%. C’est un élément d’un plan d’amélioration de 110 millions sur deux ans.

“La Lufthansa nous soutient si…”

L’accord est une étape importante pour obtenir le soutien de la Lufthansa, le premier actionnaire de Brussels Airlines avec 45% des parts. ” La Lufthansa nous soutient si nous implémentons notre plan Beyond 2012-2013, dont l’accord social est un élément clef ” continue Bernard Gustin. La compagnie allemande accordera une ligne de crédit pour maintenir la trésorerie de Brussels Airlines au-dessus des 100 millions d’euros. Elle se situe actuellement à 120 millions d’euros.

” Avoir un actionnaire solide est un atout pour nous, c’est l’un des groupes les plus solides du secteur. Toutes les compagnies n’ont pas cet avantage. Cela nous permet de prendre des mesures structurelles, comme le retrait des anciens Boeing 737 de la flotte pour les remplacer par des avions plus économiques, des Airbus 320 “. L’opération coûtera environ 15 millions d’euros en frais de conversion (formation des pilotes notamment), mais permettra d’économiser 7 millions d’euros par an.

Décision sur les cotisations sociales dans les prochains jours

Une autre étape pourrait être franchie la semaine prochaine. Le gouvernement devrait annoncer des mesures de réduction de charges sociales pour le personnel navigant des compagnies belges, dont Brussels Airlines serait le principal bénéficiaire à hauteur de 20 millions d’euros par an. Il vise à compenser l’écart entre les cotisations sociales belges et celles payées par des compagnies basées hors de Belgique, mais qui disposent de bases dans le Royaume comme Ryanair. L’écart serait de plus de 30%. L’Union européenne interdira d’ici dix ans ce type de situation, un agent d’une compagnie étrangère basé en Belgique payera la sécurité sociale ici. D’ici là l’Etat belge prévoirait un régime transitoire pour que les compagnies belges bénéficient de conditions identiques.

Le redressement de la compagnie n’est pas gagné pour autant. ” Tout le monde dans le secteur aérien souffre, sauf certains low cost ” dit Bernard Gustin, ” cela continuera à être très hard. Mais nous arrivons dans des conditions de compétitivité qui permettent un retour à la rentabilité et un avenir durable pour la compagnie. ” Brussels Airlines ne table pas sur une croissance en Europe, ” par prudence “, mais sur le développement du long courrier, où la compagnie est moins présente que d’autres transporteurs nationaux comme Swiss ou KLM. La compagnie, qui a gagné de l’argent pendant 7 années sur les 11 de son existence, a surtout tiré sa rentabilité des vols africains. Elle a lancé un vol sur New York JFK l’été dernier, qui obtient une part de marché de plus de 30%. Elle devrait annoncer une nouvelle destination sur l’Amérique du Nord l’an prochain dont le risque économique sera partagé avec d’autres partenaires, comme la Lufthansa, ce qui est déjà le cas avec le vol de New York.

Propos recueillis par Robert van Apeldoorn

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