Brussels Airlines über alles : à quel prix ?

© BELGA - ERIC LALMAND

Selon certaines sources, Lufthansa ne mettrait pas la main au portefeuille cette année pour s’offrir les 55 % qui lui manquent dans Brussels Airlines. Elle a encore trois ans pour le faire. Mais à quel prix ? Analyse.

Les mois d’avril jusqu’en 2014 risquent de se ressembler pour Brussels Airlines. C’est qu’à partir de ce 1er avril et pendant tous les mois d’avril des trois prochaines années, la compagnie aérienne Lufthansa a la possibilité de s’offrir les 55 % qui lui manquent dans Brussels Airlines. Lèvera-t-elle son option d’achat dès cette année ?

Le mystère demeure. “Lufthansa ne nous a pas informés de ses intentions pour les prochaines semaines”, a indiqué Etienne Davignon, président de SN Airholding (qui possède les fameux 55 %), au Soir jeudi. Selon le quotidien, Lufthansa n’aurait pas l’intention d’exercer son option cette année, préférant consacrer ses moyens à d’autres priorités.

Brussels Airlines : le prix pour Lufthansa ? Entre 80 et 100 millions d’euros

Pour s’offrir la seconde tranche du capital de Brussels Airlines, combien devront dépenser les dirigeants de Lufthansa ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne feront plus le lien entre performance boursière et valorisation, comme ce fut le cas avec la compagnie Swiss, finalement tombée dans l’escarcelle allemande pour près de cinq fois la mise initiale. Cette fois, le prix sera basé sur un coefficient de capitalisation des bénéfices de Brussels Airlines. Si les performances sont au rendez-vous, l’offre pourrait s’élever “à un maximum de 250 millions d’euros”, dit-on au sein de la compagnie belge.

Au vu des derniers résultats de Brussels Airlines (certaines indiscrétions évoquent, pour l’exercice 2010 non encore approuvé par le conseil d’administration, un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros pour un bénéfice net de 6 millions, contre une perte de 45 millions en 2009), une valorisation totale autour de 140 millions à 160 millions d’euros serait plus réaliste. D’ailleurs, en versant 65 millions d’euros en 2008 pour mettre la main sur les premiers 45 % du capital, la compagnie teutonne avait déjà montré qu’elle avait valorisé la totalité de Brussels Airlines à 144 millions d’euros.

A ce prix, on pourrait penser que c’est une bonne affaire. Pour autant, il n’est pas sûr que les dirigeants de la première compagnie aérienne européenne se pressent pour remettre la main à la poche. D’abord parce qu’ils ont le luxe du temps, ensuite parce que l’alliance avec sa filiale belge tourne déjà à plein régime. Stratégiquement, l’offensive africaine de B. Air porte ses fruits dans le réseau Star Alliance (si l’on excepte les démêlés diplomatiques au Sénégal) justifiant ainsi l’investissement de la Lufthansa dans son capital.

Enfin, et bien que B. Air opère en tant que compagnie en grande partie indépendante au sein du groupe Lufthansa, les dirigeants allemands ont déjà un certain pouvoir au sein de la b. house puisqu’aucune grande décision n’est prise sans leur aval.

Valéry Halloy

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