Brussels Airlines sollicite l’OMS pour continuer à desservir les pays touchés par Ebola

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La compagnie belge a demandé un coup de pouce de 17.000 euros par semaine à l’OMS. Elle souhaite financer des primes pour les équipages qui volent vers les pays touchés par Ebola ; il deviendrait difficile de trouver des candidats.

Alors que les autres compagnies européennes ont quasi toutes cessé les vols vers le Liberia, le Sierra Leone, ou la Guinée, Brussels Airlines continue à le faire. Le personnel navigant y participe sur une base volontaire, ceux qui ne souhaitent pas voler sur ces destinations peuvent le refuser pour ces trois destinations.

Le patron de Brussels Airlines, Bernard Gustin, a envoyé une lettre à la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, pour lui demander que son institution participe au coût que pourrait entrainer des compensations aux équipages. Le battage médiatique autour des cas d’Ebola fait gonfler la liste du personnel qui ne souhaite pas voler vers les destinations, malgré les précautions prises.

Une prime OMS pour ne pas faire un précédent…

“Je dois admettre qu’il est de plus en plus difficile de motiver nos équipages à continuer à desservir les pays touchés par Ebola” indique le courrier. La compagnie est dans une situation où l’on pense “que la seule possibilité pour nous de garantir ces vols est de donner une compensation financière à nous équipages”. La prime étudiée représente un budget de 17.000 euros par semaine pour 4 vols.

Dans la lettre, Bernard Gustin indique qu’il ne tient pas à créer un précédent, qui pourrait être répété pour d’autres vols dans d’autres circonstances difficiles, en Afrique ou ailleurs. Il préférerait donc que ce soit une prime OMS, gérée par l’OMS. Et, si possible, payée par l’OMS. Il a demandé à Margaret Chan de parler de cette idée au téléphone. Il s’agit d’un projet : la compagnie n’a pas mis en place de système de primes.

Brussels Airlines est un acteur important sur l’Afrique. Les tarifs des dessertes vers les pays infectés par Ebola sont plutôt élevés : 1555 euros pour un aller simple vers Monrovia (Liberia)en novembre, 1330 euros pour Freetown (Sierra Leone) dans une seule catégorie disponible, economy max flex. Mais l’aller simple vers Kinshasa est aussi plutôt élevé (1353 euros) sur la même période. L’Afrique a toujours été un marché précieux pour la compagnie, le plus rentable des réseaux, le plus coûteux et le plus instable. La compagnie s’est fait une réputation de desserte dans des situations difficiles, comme avec la crise Ebola. La demande pourrait toutefois être mal perçue au siège de l’OMS, à Genève, peu accoutumée à financer des compagnies aériennes.

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