Brussels Airlines: les négociations ont échoué, deux grèves en juin si pas d’accord d’ici là

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La réunion de négociation entre direction et syndicats de Brussels Airlines s’est terminée sans accord dans la nuit de mercredi à jeudi. Les représentants des pilotes n’ont en effet pas accepté la dernière proposition formulée par le management de la compagnie aérienne. Après les grèves de lundi et de ce mercredi, deux nouveaux arrêts de travail auront lieu en juin à moins qu’un accord entre les interlocuteurs soit conclu d’ici là.

Plus de 15 heures de discussions n’ont donc pas permis d’aboutir à un accord, mais plutôt à un PV de carence. Les débats de mercredi ont essentiellement porté sur un meilleur équilibre entre vies privée et professionnelle. Le management n’a, semble-t-il, fait que très peu de concessions lundi, lors du premier jour de grève, et ce mercredi.

“Sa dernière proposition était d’ailleurs encore pire que celle qui avait mené les pilotes à arrêter le travail cette semaine”, à en croire Anita Van Hoof, du Setca. “Il était impossible de soumettre cela à nouveau aux pilotes”, affirme-t-elle.

Face à ce constat, les pilotes ont eux-mêmes décidé de repartir en grève à deux reprises au mois de juin si aucun accord n’était conclu d’ici là. Ils attendent d’ailleurs “un geste fort” de la part de la direction. Les dates des actions seront probablement définies à la fin du mois.

Une position que soutiennent les syndicats chrétien et socialiste. Les libéraux de la CGSLB ne trouvent par contre pas que ce soit la solution au conflit social en cours mais ne s’opposeront pas à de telles actions. Ils préconisent de d’abord “calmer les émotions”.

Selon Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE, “la direction de Brussels Airlines travaille avec un budget fermé, qui dépend de Lufthansa (la maison-mère de la compagnie, NDLR) et qu’il faut agrandir. Sinon, on n’arrivera à rien! Avec l’enveloppe financière sur la table, ce n’est pas possible”, estime-t-il, qualifiant ces deux journées de négociations de “gros échec”.

Un point de vue que partage Anita Van Hoof, qui se dit malgré tout ouverte à la discussion. “La direction n’a pas de mandat. Doit-elle aller le chercher en Allemagne? Nous sommes en tous les cas dans une impasse.”

“La direction n’est pas mandatée à 100% car l’avenir de l’entreprise (qui a été intégrée au sein du groupe Eurowings, NDLR) n’est pas encore totalement clair et ne le sera qu’à la fin du mois de juin”, renchérit Filip Lemberechts, de la CGSLB. Les pilotes ont besoin de perspectives et de savoir que leur futur va s’améliorer, d’après lui, car la pression sur le travail reste une réalité qu’il faut solutionner.

Pour le syndicaliste libéral, la discussion relative à un meilleur équilibre entre vies privée et professionnelle doit porter sur l’investissement dans le capital humain et non sur les seuls aspects financiers. “Sinon, cela continuera à bloquer”, dit-il.

“Les pilotes ont l’impression d’être traités comme s’ils appartenaient à une sous-filiale de Lufthansa”, illustre encore Didier Lebbe.

De son côté, le management se dit déçu mais, “déterminé et résolu”, il “n’abandonne pas”, souhaite toujours arriver à un accord et compte d’ailleurs se remettre au travail avec les partenaires sociaux très rapidement.

“Des progrès ont été enregistrés et la volonté existe des deux côtés d’aboutir à un accord”, analyse Etienne Davignon, le président du conseil d’administration de la compagnie. “Les parties ne se sont pas suffisamment rapprochées, mais le dialogue n’est pas rompu”, insiste-t-il.

“Il est nécessaire à présent d’examiner ce que l’on peut faire avec les moyens à notre disposition? Qu’est-ce qui est faisable tout de suite et qui peut améliorer la vie des pilotes et du personnel de cabine? Et que faut-il reporter à plus tard?”, s’interroge Etienne Davignon. “Le problème est en tous les cas très complexe”, reconnait-il.

“Nous ne mettons pas les pilotes sous pression et n’acceptons pas de l’être non plus et de travailler sous la menace”, a toutefois prévenu Etienne Davignon, interrogé sur la menace de grèves des pilotes au mois de juin.

Enfin, le conciliateur social estime qu’il y a “encore de l’espoir”, les parties “ayant appris quelque chose les unes des autres”. “Il n’était pas possible d’arriver à un accord aujourd’hui. Nous n’avons pas dénoué le noeud mais la corde n’a pas non plus été découpée”, résume Philip Verstraete.

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