Brussels Airlines: changement de nom retardé

Christina Foerster © DR

Premier contact avec la nouvelle CEO de Brussels Airlines, Christina Foerster. Elle confirme un possible changement du nom de la compagnie, mais pas immédiatement, pour des raisons “émotionnelles”.

En fonction depuis un mois et demi, Christina Foerster a succédé à Bernard Gustin à la tête de la compagnie Brussels Airlines. Un changement délicat car le patron belge a été poussé vers la sortie par le groupe Lufthansa, qui possède 100% de la compagnie belge. L’actionnaire a nommé Christina Foerster, directrice commerciale de Brussels Airlines, au poste de CEO. Auparavant elle a travaillé pour le groupe allemand depuis 2002.

Ce passage de témoin un peu rugueux a créé un petit malaise en Belgique. Lors d’un premier contact avec la presse, ce mercredi 18 avril, Christina Foerster s’est abstenue de commenter le départ forcé de Bernard Gustin. ” Je regarde en avant ” a-t-elle dit. Elle a toutefois reconnu un beau “redressement” de la compagnie, après la crise financière, en déplorant une rentabilité encore trop faible.

Sa mission est clairement l’amélioration de la rentabilité de Brussels Airlines, en particulier sur les lignes européennes, ” qui se sont en pertes “. Les vols africains font les profits de la compagnie. C’est une approche classique pour les transporteurs européens, où le long courrier gagne l’argent, le court courrier en perd. ” On ne peut pas continuer sur cette voie avec la concurrence qui se développe dans le long courrier, en particulier en Afrique avec Air France, Ethiopian, Turkish et Emirates, toutes les activités doivent gagner de l’argent. “

“Un vol à plus de 100 euros est considéré comme étant trop cher”

Elle espère dégager une marge positive dès cette année sur le réseau européen. ” Le souci est que les voyageurs sont très sensibles aux prix. En Europe, un vol à plus de 100 euros, c’est considéré comme étant trop cher. ” Pour arriver au profit, elle espère notamment profiter du retour à la croissance, de l’apport des passagers de Thomas Cook, qui a abandonné ses vols en Belgique pour signer avec Brussels Airlines. L’accord est entré en vigueur en novembre dernier.

L’autre espoir d’amélioration est l’intégration de Brussels Airlines dans le pôle des vols point à point de Lufthansa, Eurowings. C’était un point de friction entre Bernard Gustin, le CEO sortant, et le groupe Lufthansa. L’approche implique davantage de synergies, avec des effets qui ne sont pas encore précisés. Ces synergies concernent notamment l’informatique.

Christina Foerster a démenti toute velléité, à travers cette intégration, de réduire l’offre de Brussels Airlines dans le cadre de son intégration dans le pôle low cost (point à point) de Lufthansa, Eurowings. “Nous nous basons sur la demande locale, si nous n’offrons pas certains vols, d’autres le feront “.

Changement de marque retardé

Elle a confirmé que dans ce travail d’intégration, le nom Brussels Airlines était en question, car Lufthansa cherche à développer surtout le nom Eurowings pour les vols point à point. Pour concurrencer Ryanair, easyJet ou Norwegian. ” Je ne connais pas de compagnie paneuropéenne utilisant différents noms locaux ” indique Christina Foerster. Elle ajoute que la question d’un changement n’est pas encore sur la table.

” On doit encore voir ça, on a choisi de repousser (la discussion) “, car le sujet est très émotionnel, pour des raisons peu rationnelle, selon mon point de vue. ” Car ” Brussels Airlines est une marque forte en Belgique et en Afrique, moins ailleurs, elle n’est pas connue aux Etats-Unis, les tickets des vols vers l’Inde sont achetés en bonne partie via Lufthansa.”

Christina Foerster, qui habite à Ixelles, est arrivée en Belgique en 2016 pour prendre le poste de Chief Commercial Officer. Elle a notamment travaillé sur l’évolution stratégique du réseau. Ce qu’elle va continuer à faire car elle conserve la fonction commerciale avec le poste de CEO.

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