Brexit : les entreprises optimistes malgré des négociations difficiles

Theresa May et Jean-Claude Juncker : le Brexit divise aussi le monde du football. © Belgaimage

Les responsables de grandes entreprises au Royaume-Uni, en Allemagne, France et Espagne, sont plutôt optimistes quant aux conséquences du Brexit, selon une étude du cabinet FTI Consulting, malgré des négociations difficiles.

Un peu moins de 90% des 2.500 responsables seniors de ces entreprises interrogés par le cabinet s’attendent à un chiffre d’affaires stable ou en hausse dans la première année suivant le départ britannique de l’UE en mars 2019.

Les trois-quarts d’entre eux souhaitent tout de même avoir une vision claire de la façon dont l’UE à 27 et le Royaume-Uni envisagent leur future relation d’ici au mois de juin prochain, un délai crucial pour pouvoir planifier des “changements irréversibles” dans leur stratégie.

L’optimisme des entreprises est pour le moins “surprenant”, a estimé FTI Consulting, “alors que tout reste à déterminer sur l’issue finale du Brexit et que nos résultats montrent qu’il reste beaucoup de choses à mettre en place pour que les entreprises soient prêtes”.

Les deux tiers des entreprises britanniques pensent que le Royaume-Uni maintiendra l’absence de droits de douane sur les biens, 59% que la libre-circulation restera de mise et 52% que la Cour européenne de justice de l’UE (CJUE) conservera son autorité.

“Les résultats sous-entendent une mauvaise compréhension de la réalité politique”, analyse Hans Hack, un ancien diplomate néerlandais devenu consultant pour FTI.

“Il y aura des gagnants et quelques perdants, en supposant que l’on arrive malgré tout à un accord. Cela pourrait assez fortement toucher des secteurs”, prévient-il.

L’UE et le Royaume-Uni ont entamé en février leur discussion sur une période de transition d’une vingtaine de mois suivant le Brexit, après avoir trouvé début décembre un premier accord sur les conditions du divorce en ce qui concerne le solde des comptes, les droits des citoyens et la frontière irlandaise.

Mais le négociateur de l’UE Michel Barnier a averti vendredi que cette transition n’était “pas acquise” au vu des exigences britanniques. Les deux camps espèrent boucler cette partie des négociations d’ici à mars, avant de parler de la future relation, en particulier commerciale.

Le Royaume-Uni a d’ores et déjà fait part de son intention de quitter le marché unique et l’Union douanière après le Brexit. L’UE a fait du respect indivisible des quatre libertés de circulation (biens et services, personnes, capitaux) l’une de ses lignes rouges.

Les entreprises sont un peu moins optimistes sur l’avenir du “passeport financier” britannique : 71% des sociétés financières britanniques pensent qu’il sera maintenu, mais seulement 59% en Allemagne, 56% en Espagne et 51% en France.

Le sondage a été effectué sur internet entre les 4 et 19 décembre 2017 et a recueilli 2.568 réponses de responsables seniors dans de grandes entreprises au Royaume-Uni (642), en Allemagne (632), en France (646) et en Espagne (648).

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