Brexit: le point sur les déménagements d’entreprises

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La décision du géant Unilever d’abandonner son siège à Londres illustre la tentation des multinationales de se renforcer sur le continent à un an du Brexit, au détriment du Royaume-Uni.

Voici un tour d’horizon des annonces, pas toujours suivies d’effet pour l’heure, visant à anticiper les nouvelles relations entre Londres et l’Union européenne:

Les grandes multinationales

Elles sont peu nombreuses à avoir pris des décisions défavorables au Royaume-Uni.

Unilever a dévoilé jusqu’à présent la mesure la plus emblématique. Le groupe réfute toutefois tout lien avec le Brexit, tout comme le gouvernement britannique qui a pourtant tenté d’empêcher ce transfert du siège social de Londres vers Rotterdam.

Ce changement est surtout symbolique, puisque le groupe a assuré que l’essentiel des 7.300 emplois au Royaume-Uni ne quitteraient pas le pays et a fait part de sa volonté de continuer à y investir. Seul un nombre limité d’emplois administratifs devraient rejoindre les Pays-Bas.

Un autre géant de la consommation, le fabricant de spiritueux Diageo, avait quant à lui confirmé au printemps 2017 la délocalisation d’une centaine d’emplois en dehors du Royaume-Uni, en partie du fait du Brexit.

La finance

Les grands acteurs financiers présents au Royaume-Uni ont été les plus diserts depuis le référendum de juin 2016 sur la sortie de l’UE, alors qu’ils ont beaucoup à perdre de la sortie de l’UE qui implique la perte du passeport financier européen. Ce précieux sésame leur permet de proposer leurs services sur tout le continent depuis le Royaume-Uni.

Plusieurs banques emblématiques de la City ont prévenu qu’elles seraient contraintes de déplacer certaines activités et les emplois qui vont avec, même si le ton employé par leurs responsables semble désormais un peu moins catastrophiste.

La Banque d’Angleterre a estimé que 10.000 emplois dans les services financiers pourraient être relocalisés au premier jour du Brexit.

Le Brexit suscite en tout cas les convoitises des autres grands centres financiers européens, comme Paris, Francfort, Amsterdam, Dublin ou Luxembourg.

Début mars, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire avait assuré lors d’une visite à Londres que “plusieurs milliers” d’emplois allaient être délocalisés vers la France.

HSBC veut notamment déplacer jusqu’à un millier d’emplois dans la capitale française.

Les Américains Morgan Stanley et Citigroup, les Japonais Sumitomo Mitsui Financial Group, Daiwa Securities et Nomura, ou encore la banque britannique Standard Chartered ont déjà choisi Francfort.

JPMorgan Chase et Bank of America ont choisi Dublin même si elles envisagent de transférer des postes de traders à Paris. Goldman Sachs prévoit deux centres en zone euro à Francfort et Paris.

L’automobile

La sortie du marché unique suscite des craintes au sein des constructeurs automobiles implantés au Royaume-Uni, même si aucun n’a fait part de son souhait de déplacer des activités.

Le japonais Nissan s’était notamment engagé en octobre 2016 à continuer à investir au Royaume-Uni en échange de garanties obtenues auprès du gouvernement et restées confidentielles.

En revanche, l’ambassadeur du Japon après une rencontre avec la Première ministre Theresa May début février avait prévenu que si le maintien d’activités au Royaume-Uni n’était pas rentable, les sociétés, dont de nombreux groupes automobiles japonais, ne pourront pas poursuivre leurs opérations dans le pays.

De même, le patron du groupe automobile PSA, Carlos Tavares, a laissé planer le doute début mars sur l’avenir d’un site important de la marque Vauxhall au Royaume-Uni en raison des incertitudes du Brexit.

Le transport aérien

L’approche du Brexit a conduit les compagnies aériennes actives au Royaume-Uni à se démener pour être sûres de pouvoir continuer de proposer des vols sans entraves.

La compagnie britannique à bas coûts EasyJet a obtenu à l’été 2017 un certificat de transporteur aérien en Autriche pour lui permettre de voler sans contrainte à travers l’Europe après la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

L’irlandais Ryanair et la hongroise Wizz Air ont eux demandé un certificat au Royaume-Uni.

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