Bras de fer entre Ryanair et le syndicat CNE

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La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a réagi jeudi aux accusations dont elle fait pour le moment l’objet, accusations émanant depuis plusieurs mois du syndicat CNE, la Centrale nationale des employés. Celle-ci dénonce en effet les conditions de travail imposées aux hôtesses et stewards de Ryanair basés à l’aéroport de Charleroi.

Le secrétaire adjoint de la CNE, Tony Demonté, avait dénoncé mercredi certaines obligations imposées aux employés: coût de l’uniforme déduit du salaire à raison de 30 euros par mois pendant 12 mois, mutations -même temporaires- sans compensations, interdiction de s’éloigner de plus d’une heure de l’aéroport, préavis de licenciement très courts et facturation de frais administratifs en cas de démission.

Dans un communiqué adressé à Belga, Ryanair réagit d’abord en disant que les “employés de Ryanair reçoivent une indemnité d’uniforme annuelle de 325 euros, avec laquelle ils payent leur uniforme, peu importe le fait qu’ils achètent un uniforme chaque année ou non”.

La compagnie aérienne précise que tout le personnel de cabine reçoit la protection complète de la constitution irlandaise et du large éventail des lois du travail.

Pour la CNE, “Ryanair ment par omission” au sujet des conditions de travail infligées au personnel, déplorant en effet que la compagnie aérienne n’évoque uniquement les conditions de rémunération et de travail des employés engagés sous contrat Ryanair.

Or, la CNE insiste: “Il faut savoir que pour le personnel de cabine, la très grande majorité des contrats de travail sont conclus via une société irlandaise qui s’appelle ‘Crewlink’. Cette société travaille exclusivement pour Ryanair” et de préciser que Ryanair emploie 270 employés attachés à Charleroi sous contrat “Crewlink”.

Le syndicat avait également dénoncé le salaire des employés pouvant varier de 800 à 1.800 euros bruts. Ryanair annonce qu’elle offre un salaire moyen de 25.000 euros par an, pour 830 heures de vol, soit 17 heures par semaine. Pour la CNE, Ryanair parle de salaire brut et ces rémunérations sont “trop basses” puisque, selon elle, en suivant l’application des règles belges, “le salaire net mensuel moyen de l’employé serait de 700 euros par mois”.

La CNE estime enfin qu’en disant que ce salaire correspond à 17 heures de travail par semaine, Ryanair “reconnaît implicitement que tout le temps travaillé au sol n’est pas rémunéré”, comme la préparation du vol, le temps d’attente, le nettoyage de l’avion entre deux vols, etc.

La CNE a annoncé mercredi qu’elle soumettra en septembre 7 voire 8 dossiers contre Ryanair et sa société partenaire Crewlink au tribunal du travail de Charleroi. Ces plaintes concerneront les conditions de travail illégales au regard du droit belge du personnel à Charleroi, selon Tony Demonté.

La CNE organisera par ailleurs une action de sensibilisation en septembre prochain auprès du public volant sur la compagnie low cost irlandaise.

Trends.be avec Belga

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