Bpost: des prix différenciés d’ici fin 2019

© Belga

Koen Van Gerven, CEO de bpost, annonce l’entrée en vigueur d’ici fin 2019 de prix différenciés pour des envois postaux selon une réception du courrier le lendemain ou les jours suivants, dans un entretien accordé à L’Echo, De Tijd et De Morgen.

Jusqu’en 2007, il existait des timbres prioritaires plus chers permettant une livraison plus rapide du courrier. Le patron de l’entreprise postale souhaite le retour de ce système, avec le regard tourné vers le Danemark. “Là-bas, chaque jour, il n’y a qu’un client par rue qui reçoit du courrier. Les facteurs ne traversent la rue que pour ceux qui veulent être livrés en un jour et qui paient davantage pour cela.”

“D’ici fin 2019, nous aurons mis en place notre politique de prix différenciée pour un envoi Jour + 1 ou un envoi Jour + 2 ou 3”, annonce-t-il en tous les cas.

“Dans deux ans, le nombre de lettres envoyées aura tellement baissé que des interventions majeures seront nécessaires. C’est plus rapide que prévu”, explique Koen Van Gerven. “Pour les clients, il reste important qu’ils puissent envoyer une lettre le jour suivant. Mais cela est devenu moins important qu’il y a dix ans. Si c’est vraiment urgent, les gens envoient un e-mail. Il serait donc bon que l’offre soit un peu plus lente, par exemple que la lettre n’arrive que deux ou trois jours plus tard. Celui qui veut que sa lettre soit sur place le lendemain paiera un prix différent”, détaille-t-il.

Bpost assure toutefois que cela ne signifiera pas pour autant que le facteur ne passera plus chez les clients. L’entreprise constate que les volumes de courrier baissent fortement et que les attentes des clients ne sont pas les mêmes pour un colis que pour une lettre. “Cela signifie que nous devons réfléchir à un modèle de distribution avec lequel nous apportons une offre différenciée sur le marché, sur base des souhaits du client”, complète, samedi matin une porte-parole de l’entreprise postale.

Le CEO estime en outre que “logique” de repenser à terme le réseau de boîtes aux lettres, soit 14.000, car il n’y a pas plus de trois à quatre lettres par jour dans un bon millier de celles-ci, selon lui. “Je ne vois pas comment bpost peut créer de la valeur en gardant des boîtes aux lettres dans lequel il n’y a plus de lettres. Cela va être un débat difficile parce que cela va changer quelque chose dans les habitudes des gens. Mais il est de ma responsabilité d’assurer l’avenir de cette entreprise.”

“Je veux prendre le temps de créer une base de soutien” derrière cette idée, dit encore Koen Van Gerven. Selon lui, il n’y aucune indication que le gouvernement, actionnaire de bpost, ne souhaite pas le suivre dans cette voie.

Partner Content