Bientôt des avions pilotés par une seule personne ?

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La Nasa étudie le pilotage des avions de ligne par une seule personne. Il serait assisté à distance par un co-pilote resté au sol, qui interviendrait dans les phases critiques du décollage et de l’atterrissage. Cette perspective pourrait se réaliser d’ici 2030.

Voilà une manière de régler le pénurie des pilotes qui pointe à l’horizon : n’utiliser qu’une seule personne pour diriger un avion commercial ou un cargo. La NASA (National Air and Space Administration) américaine et Rockwell Collins ont étudié cette possibilité, en exploitant les capacités nouvelles offertes par l’automatisation.

Pour affronter une possible pénurie de pilotes

L’idée, rapporté par le Wall Street Journal, peut sembler folle. Le tandem pilote/copilote, qui est l’équipage minimal d’un avion -il peut encore y avoir un technicien dans certains gros porteurs- semblait être le seuil minimal pour assurer la sécurité d’un vol. Ils se partagent le travail. En cas de malaise d’un des pilotes, l’autre assure le relai. L’étude menée par la Nasa et Rockwell Collins envisagera toutes les situations et évaluera le rôle que peuvent jouer les systèmes automatiques pour prendre en charge différentes tâches.

L’argumentation de Rockwell Collins est qu’il est intéressant d’examiner cette perspective car la croissance continue du transport aérien mondial pourrait mener à une pénurie de pilotes. Boeing prévient que d’ici vingt ans il faudra 533.000 pilotes supplémentaires.

Un co-pilote à distance pour les phases délicates

Cette évolution est connue. Les avions étaient naguère pilotés par 3 personnes : le pilote, le copilote et le technicien-naviguant. L’automatisation a supprimé le troisième homme dans la plupart des avions. La Nasa et Rockwell Collins imaginent une configuration où le pilote serait assisté par un co-pilote resté au sol. Ce dernier assisterait le pilote dans les phases délicates : navigation dans des zones avec beaucoup d’avions, phases de décollage et d’atterrissage. Il pourrait prendre l’avion en main lorsque le pilote se repose ou s’il va au petit coin. Un même co-pilote pourrait ainsi assister plusieurs avions en même temps.

L’approche paraît conforme à certaines évolutions. Les drones militaires sont de véritables avions pilotés à distance, engagés dans des vols complexes. L’idée d’une voiture autonome, qui paraissait impossible voici dix ans, est devenue une perspective acceptable et réaliste aujourd’hui. Pour l’avion, ce sera une autre paire de manche. Il faudra démontrer qu’un aéronef rempli de passagers peut être posé sans souci avec un pilote qui, à cause d’un malaise, serait hors d’état de faire lui-même la manoeuvre.

D’abord dans les avions cargo

Ensuite, ” le vrai débat porte sur la réactions des autorités de régulation et l’opinion ” indique, dans le Wall Street Journal, Richard Healing, un ancien administrateur de l’administration américaine de l’aéronautique (NTSB).

Une fois ces obstacles franchis, il sera sans doute nécessaire d’attendre l’arrivée d’avions dont la cabine de pilotage est adaptée à cette approche avec un seul pilote. Il faudra sans doute encore attendre deux décennies. Le changement débuterait avec les avions cargo, avant d’arriver dans les flottes d’avions de passagers.

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