Bellens : “Belgacom n’est pas gangrénée”

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Le CEO de Belgacom Didier Bellens, auditionné par la commission infrastructure, est revenu sur la valse des cadres dans son entreprise.

“Les quatre licenciements de l’été ne font pas partie de la rotation naturelle au sein de l’entreprise”, a lâché Didier Bellens mercredi soir. Pour la première fois, le patron de Belgacom a reconnu le caractère inhabituel des départs successifs, actés l’été dernier au sommet de l’entreprise publique. Jusqu’à présent, il avait toujours avancé que ces mouvements faisaient partie d’un turnover “normal” dans une grande structure comme Belgacom.

Flanqué du président du conseil d’administration Théo Dilissen, et de Philippe Neyt, proche collaborateur et souffleur attitré, Didier Bellens a paru très à l’aise. Pour son premier grand oral devant les parlementaires de la commission infrastructure, communications et entreprises publiques, il a tenu à donner sa version de la “saga” estivale dont l’opérateur télécom se serait bien passé.

“Mes collaboratrices m’ont donné un conseil désastreux”

“Un soir, vers 18 heures, ma conseillère en ressources humaines (NDLR Astrid De Lathouwer) et ma conseillère juridique (NDLR Saskia Mermans) sont venues me voir au sujet d’une plainte en harcèlement, déposée par un cadre de l’entreprise (NDLR Florence Coppenolle) à l’encontre d’un autre cadre (NDLR Concetta Fagard), a indiqué le CEO. Elles m’ont conseillé de licencier sur le champ les deux cadres en question. Il s’agissait d’éviter que le dossier de harcèlement ne soit ouvert, m’ont-elles dit. J’ai trouvé le phénomène étrange.” Didier Bellens a malgré tout suivi l’avis de ses conseillères. Avant de se raviser et de demander le point de vue d’un cabinet d’avocats spécialisé en relations sociales. “Il s’est avéré que le conseil de mes collaboratrices était désastreux, dans un domaine très sensible qui touche à l’image de la société. C’est la raison pour laquelle elles ont été remerciées.”

Le récit du patron évoque en filigranes un règlement de compte entre cadres “ennemis”, dont la victime désignée serait sa protégée, Concetta Fagard, qu’il a avouée avoir “défendu comme un lion”, dans un entretien paru récemment dans le Standaard. Pierre-Eric Evrard, CEO de Scarlet (filiale de Belgacom), adhère à la thèse de Didier Bellens, qu’il est venu soutenir “en ami” lors de cette épreuve devant le Parlement. “Je crois totalement à la théorie du complot”, nous a-t-il indiqué en marge de la commission.

Les quatre licenciements de l’été (auxquels il faut sans doute ajouter celui de la vice-présidente Mélanie Mc Cluskey) sont cependant des événements isolés, a assuré le CEO de Belgacom. “Ils se sont déroulés de manière très localisée, à un étage particulier de l’entreprise, a précisé Didier Bellens. Il n’y a pas de gangrène généralisée au sein de personnel de Belgacom.”

Gilles Quoistiaux

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