Belgocontrol a enregistré, en 2013, le volume de trafic le plus bas depuis 2008

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Belgocontrol, l’entreprise publique autonome en charge de la sécurité de la navigation aérienne en Belgique, a enregistré, en 2013, 1.020.255 mouvements, ce qui constitue un recul de 3,75% par rapport à l’année précédente et le volume de trafic le plus bas depuis le début de la crise économique en 2008, ressort-il de son rapport annuel.

“L’insécurité économique et les troubles sociaux ont persisté tant en Belgique que dans les pays voisins, ce qui a pesé sur le secteur aérien”, a justifié Belgocontrol lors d’une conférence de presse.
“Notre bilan est néanmoins positif”, a nuancé l’organisme public qui assure avoir atteint tous les objectifs qu’il s’était fixé ou que les autorités fédérales lui avaient imposés.

Ainsi, seuls 5 incidents liés à la sécurité de catégorie A ou B ont été enregistrés, soit un pourcentage de 0,00049% alors que le seuil à ne pas dépasser est de 0,0010%. Par ailleurs, les retards par vol ont chuté de 87% entre 2010 et 2012, pour ne plus atteindre que 0,027 minute par vol. “Cette tendance n’a toutefois pu être maintenue en 2013, principalement à cause des mauvaises conditions météo”, a poursuivi Belgocontrol. L’an passé, le retard par vol s’élevait à 0,08 minute, “ce qui reste toujours mieux que l’objectif de 0,14 minute de retard”.

L’entreprise publique est en outre parvenue à maîtriser ses coûts et à réduire sa perte, celle-ci étant passée de -13 millions en 2012 à -8,5 millions l’année passée. “Structurellement, Belgocontrol continue quand même de pâtir d’un manque à gagner sur ses activités terminales”, en raison notamment de la non-indexation, depuis 2003, des redevances pour ses services à Brussels Airport (perte de 6,8 millions en 2013) et de la gratuité de différents services fournis aux aéroports régionaux qui a engendré une perte de 17,3 millions l’an passé. Quant à l’exonération de redevance pour certains vols, dont les vols militaires, elle a entraîné une perte de 3,1 millions d’euros en 2013, a calculé Belgocontrol.

“Heureusement, le nouveau contrat de gestion – approuvé le 14 avril dernier par le gouvernement fédéral, ndlr – stipule entre autres que les prestations de Belgocontrol doivent être correctement rémunérées”, a encore indiqué Johan Decuyper, le nouvel administrateur délégué de l’entreprise. Parallèlement, cette dernière doit améliorer son efficacité économique de 2,5% en ce qui concerne ses activités terminales.
Le troisième contrat de gestion conclu entre la société et l’Etat prévoit également une meilleure information des riverains de l’aéroport national quant à l’utilisation des pistes et des trajets suivis.

“Nous ne pourrons réaliser seuls la vision d’avenir que nous envisageons”, a ajouté M. Decuyper en appelant à la création d’un “cadre stable dans lequel Belgocontrol pourra travailler”. Fort de cette conviction, l’organisme public a rédigé un mémorandum qu’il a envoyé à l’ensemble des partis politiques. Ce texte s’appuie sur 5 lignes directrices, dont la rémunération correcte de l’ensemble des services prestés, le développement de la collaboration entre les contrôles aériens civils et militaires, la création d’un cadre juridique fort permettant d’établir et de modifier les procédures de vol ainsi que la prise en compte des défis du ciel unique européen. “L’Etat belge, Belgocontrol et la Défense doivent enfin développer une vision commune en matière de ‘ciel unique belge’, qui devra tenir compte de l’accessibilité des aéroports belges, de la simplification de l’espace aérien et de l’efficacité des services fournis”, a conclu Johan Decuyper.

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