Belgacom : le parquet fédéral s’oriente vers une opération d’espionnage étatique

Belgacom a déposé plainte, le 19 juillet 2013, pour “accès non-autorisé au système informatique interne de la société”, a confirmé lundi le parquet fédéral qui a de son côté ouvert une information judiciaire à charge d’inconnu(s) pour hacking au préjudice de l’opérateur.

A la lumière des premiers éléments de l’enquête, le parquet s’oriente vers une opération internationale d’espionnage étatique. “L’enquête a été confiée à la PJF de Bruxelles (Regional Computer Crime Unit) avec le soutien du FCCU (Federal Computer Crime Unit) et l’assistance technique spécialisée de la Défense (SGRS – Service Général du Renseignement et de la Sécurité)”, a précisé le parquet.

Selon ce dernier, les investigations menées ont effectivement révélé que plusieurs serveurs et postes de travail ont été infectés. “L’enquête démontre que le hacking n’a été réalisable que moyennant l’engagement d’importants moyens financiers et logistiques par les intrus. Cette donnée, de même que la complexité technique du hacking, entre autres l’emploi de malware spécifiques et de techniques de cryptage avancées, et son ampleur, orientent les investigations vers une opération internationale d’espionnage étatique”, a pointé le parquet fédéral.

“Sur base des informations dont nous disposons actuellement, l’objectif de ce hacking semble plutôt être de rassembler des informations stratégiques et non de commettre des actes de sabotage ou de causer des dommages économiques ou autres. Les suites d’enquêtes devront démontrer si ces premières constatations peuvent être confirmées”, a-t-il ajouté sans en dire davantage, en raison du secret de l’information. Quoi qu’il en soit, l’information judiciaire se poursuit, a conclu le parquet.

Selon plusieurs médias, l’agence nationale de sécurité américaine, la NSA, aurait intercepté les communications internationales de Belgacom, au moins depuis 2011.

Le gouvernement promet des “démarches appropriées” Le gouvernement fédéral a dit lundi “prendre acte” du constat du parquet fédéral selon qui la technologie utilisée pour espionner l’entreprise télécoms Belgacom “indiquerait l’implication à haut niveau d’un autre pays”. “Si cette hypothèse est confirmée et qu’il s’agit effectivement d’espionnage cybernétique, le gouvernement condamne fermement cette intrusion et la violation de l’intégrité de l’entreprise publique”, a réagi lundi le Premier ministre Elio Di Rupo dans un communiqué. “Le gouvernement entreprendra dans ce cas les démarches appropriées”, ajoute-t-il, sans plus de précision.

Le communiqué précise que les “services compétents, en premier lieu la police fédérale et le parquet fédéral, mais également l’IBPT”, examinent la situation “en profondeur”.

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