Bee, nouveau fournisseur d’énergie “plus vert que vert”

Trois entrepreneurs belges actifs dans l’énergie fondent Bee (Belgian Eco Energy). La société, qui vient de lever 3 millions d’euros notamment auprès de la famille Janssen, livrera ses premiers kilowatts aux entreprises en septembre. Avant de produire sa propre énergie verte en 2013.

Pour se lancer sur le marché de l’énergie, il ne suffit pas de bien connaître le secteur et d’avoir un peu d’économies personnelles. Surtout si l’on veut produire les kilowatts que l’on va vendre. Il faut disposer de fonds pour investir dans l’infrastructure.

Il y a bien les sociétés de capital à risque mais vu la crise, celles qui, il y a quelques années, voyaient dans les énergies renouvelables un nouvel eldorado, sont plus réticentes aujourd’hui à miser sur des projets qui ne génèrent pas encore de revenus. C’est le problème auquel Michael Corten, l’ancien directeur d’Eneco Belgique, a été confronté quand il a monté sa société Bee (Belgian Eco Energy) avec Christophe Surleraux (fondateur d’Ecopex qui gère des projets d’énergie durable) et Chris Elbers (un ancien cadre d’Electrabel).

Eolien, biomasse, turbines à gaz

“Nous avons 17 projets en cours, principalement en Wallonie : des parcs éoliens, des installations de biomasse et de cogénération à gaz naturel, etc.”, précise Michael Corten, le CEO du nouvel opérateur. Après avoir brûlé leur argent personnel (un million d’euros), les trois hommes se sont mis en quête d’investisseurs. “Grâce à François de Borchgrave (Kois Invest), nous avons pu entrer en contact avec la famille Janssen (Solvay)”, poursuit l’entrepreneur qui vient de lever 3,1 millions d’euros.

A côté des trois fils de Daniel Janssen (Edouard, Charles-Antoine et Nicolas) et de François de Borchgrave, on trouve dans les rangs des investisseurs une douzaine d’entrepreneurs flamands et l’homme d’affaires français Gérard Mohr (Cogerfi) qui s’est installé en Belgique. Ainsi parée, la nouvelle société va pouvoir démarrer ses activités commerciales.

“A partir du 1er septembre, nous allons vendre de l’énergie aux entreprises, annonce Michael Corten. Dans un premier temps, nous allons l’acheter sur le marché. Mais à terme, il s’agira de l’énergie que nous produirons nous-mêmes. En 2013, nous allons entamer la construction de deux projets : un parc éolien et une turbine à gaz (centrale de cogénération) en Wallonie. Dans les deux cas, ces installations serviront principalement à alimenter deux entreprises avec lesquelles nous avons signé un contrat en fourniture d’énergie, le solde étant réinjecté dans le réseau.”

Polluer et dépenser moins

Bee s’occupe du projet de A à Z. “Nous trouvons la localisation, prenons en charge le développement, les demandes de permis et la construction du projet que l’on finance et que l’on exploite.” La PME, qui prévoit de doubler ses effectifs de 6 à 12, se profile comme un opérateur “plus vert que vert”.

Qu’est ce qui la différenciera des autres fournisseurs qui jouent déjà cette carte-là ? “C’est impossible d’être vert à 100 %, répond le responsable, mais nous serons rapidement le plus vert (à 80 voire 85 %) de tous les opérateurs actifs en Belgique. Nombre de fournisseurs ne produisent pas et achètent des certificats pour verdir l’énergie qu’ils vendent. Les kilowatts que l’on va fournir proviendront de technologies propres et d’infrastructures que l’on aura installées localement.”

Polluer moins mais aussi réduire la facture énergétique. C’est avec cet argument économique que Bee espère convaincre ses futurs clients. “Nous avons calculé que grâce à notre projet de cogénération, notre client diminuerait de 20 % ses coûts énergétiques.”

Bee générera ses premiers revenus à partir de 2013. Elle vise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros d’ici trois à cinq ans et espère atteindre l’équilibre financier dès 2014. Année au cours de laquelle, elle veut aussi se lancer sur le marché des particuliers.

Sandrine Vandendooren

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