BDC, l’entreprise wallonne qui possède les clés du marché cubain

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Présente depuis 1983 à Cuba, l’entreprise BDC International (Louvain-la-Neuve) a gagné au fil des années la confiance des autorités cubaines, au point de devenir l’une des premières firmes étrangères à avoir pu s’implanter dans la toute nouvelle zone spéciale de développement du port de Mariel, à 45 km à l’ouest de La Havane.

BDC (Business Development Cooperation) a reçu vendredi dernier les ultimes autorisations nécessaires au démarrage de l’activité dans cette sorte de zone franche portuaire, emblème des réformes économiques initiées depuis quelques années par le dirigeant Raúl Castro.

Ce feu vert tout récent intervient au terme d’une longue procédure administrative, un agenda que le patron de BDC, Benoît Croonenberghs, successeur de son père Jacques qui a fondé la société, croit pouvoir lier à la venue du ministre wallon de l’Économie Jean-Claude Marcourt, en visite sur le site ce mercredi.

A Mariel, que Cuba espère transformer en hub pour les Caraïbes, BDC fournira des services logistiques (containers et transport de vrac sec, location de matériaux de construction et d’appareils, etc, soit quelque 80 emplois) ainsi que des thermomètres électroniques, des tableaux de distribution électroniques pour des applications industrielles et des installations de traitement de l’eau pour l’industrie, notamment pour la production pharmaceutique (une vingtaine d’emplois).

BDC, qui dispose ainsi de l’autorisation de vente à des importateurs locaux tout en formant le personnel cubain, fait figure de tête de pont sur l’île caribéenne pour GPAI (Ghislenghien) et Thermibel (Strépy-Bracquegnies), mais aussi pour le groupe Deme (dragage du port de Mariel), Peugeot, Michelin, et d’autres marques internationales.

Pour parvenir à gagner la confiance du régime, “l’humilité, la ténacité et l’efficacité” ont été les clés du succès de Jacques Croonenberghs, dont la première expérience à Cuba remonte à 1978 et un marché de collecte des eaux usées à Santiago de Cuba.

“Tout est lent ici”, a-t-il expliqué à Belga. “L’essentiel, c’est que nous avons toujours rempli nos obligations, même par rapport à des demandes qui pourraient paraître abusives. Nous n’avons pas eu cette mentalité, qui existe beaucoup en Europe, de considérer ce pays comme sous-développé”, confie l’entrepreneur septuagénaire.

BDC, également présente à Saint-Domingue, a accepté de viser le long terme et les rendements relativement modestes: 2 à 4 % par an, selon M. Croonenberghs. L’ouverture “très timide” du marché cubain et l’éventualité d’une levée de l’embargo américain sur l’île ne bouleversent pas sa stratégie. “Tous les trois ans, le cadre local change, ici. On est flexible, sans être des carpettes”.

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