Automobile : Fiat et Renault perdent du terrain dans les nouvelles statistiques d’immatriculations

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Une modification des critères de calcul du nombre d’immatriculations pousse Renault de la 2ème à la 3ème place du marché belge. Et Fiat, de la 16ème à la 17ème place, sur les 5 premiers mois de l’année. Le nouveau système intègre les désimmatriculations intervenues dans les 30 jours.

Les parts de marché : voilà un sujet qui rend les importateurs d’automobiles bien nerveux en Belgique. La fédération du secteur, la Febiac, vient de changer la manière de comptabiliser les immatriculations. Elle publie désormais les chiffres, marque par marque, en tenant compte des désimmatriculations intervenues dans les 30 jours, estimant que ces véhicules n’ont pas été acquis par leur client final, et ne sont donc pas de véritables ventes. En général, l’immatriculation est faite par le concessionnaire, qui la désimmatricule pour la vendre en voiture d’occasion.

Certaines marques semblent pratiquer davantage ces opérations d’immatriculations transitoires. Ainsi, les immatriculations brutes, de janvier à mai, placent Fiat à la 16ème place, avec 7.820 véhicules (3,17% de part de marché). Mais le chiffre net, sans les immatriculations de moins de 30 jours, descend à 4.369 véhicules (1,88% de pdm), à la 17èmeplace.
Chez Renault, le glissement entre chiffre brut et net d’immatriculations le fait passer de 22.679 à 18.095 voitures, pour la même période, passant de la 2ème à la 3ème place, au profit de Peugeot. Nissan et Hyundai affichent aussi un écart substantiel.
Souvent les différences restent modérées, comme Mercedes, qui passe de 12.307 à 12.268 voitures du brut au net, ou Kia, de 7.116 à 7.053 voitures, ou Dacia (groupe Renault), de 7.993 à 7.587 véhicules, ou encore Mini, avec juste 3 voitures d’écart.

Pas une fraude, mais une modalité de vente Ces opérations d’immatriculations transitoires relèvent de la politique de chaque importateur. Il ne s’agit nullement d’une fraude, mais d’une modalité de vente. Fiat la présente comme une stratégie commerciale maison. En immatriculant un paquet de voitures non vendues, les concessionnaires obtiennent de meilleures conditions. “Les voitures sont alors vendues à kilomètres zéro, avec un prix attractif pour le client” indique Dominique Fontignies, porte-parole de Fiat Belgique, qui insiste sur le fait que cette approche est celle “du pdg de Fiat en Belgique”.

Chez Renault, c’est la vente à des acheteurs français qui est mise en avant, et aussi l’importance du parc de véhicule de démonstration des concessionnaires, gonflé par un grand nombre de lancement (Renault Captur, Clio notamment). La Febiac invoque, de son côté, la volonté de “présenter une image encore plus fiable de l’évolution réelle du parc automobile”, selon un communiqué accompagnant les chiffres publiés. La fédération envoie tous les mois à la presse les chiffres d’immatriculations, marque par marque, recueillis auprès du SPF Mobilité. Elle publiait jusqu’ici des données sur les désimmatriculations sous forme d’un chiffre moyen pour le marché. Cette fois elle donne des noms. La décision n’a pas fait que des heureux, car elle va modifier légèrement les classements. Elle a été prise sous la pression des marques qui pratiquent peu les désimmatriculations rapides, et qui s’estiment désavantagées dans le bulletin mensuel de la Febiac.

Robert van Apeldoorn

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