ArcelorMittal va rouvrir un haut-fourneau à Dunkerque

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ArcelorMittal a annoncé la réouverture courant janvier d’un haut-fourneau de son usine de Dunkerque, constatant une “légère reprise technique” de l’activité. Une centaine d’intérimaire vont en bénéficier.

C’est une bonne surprise. ArcelorMittal a annoncé mercredi la réouverture dans la semaine du 17 janvier d’un des haut-fourneaux, fermé depuis août, de son usine de Dunkerque, confirmant des informations d’origine syndicale.

Le haut-fourneau numéro 2 était “en arrêt programmé de maintenance depuis août 2012 et devait redémarrer lorsque les conditions de marché le permettraient”, explique ArcelorMittal dans une déclaration envoyée à la presse.

“Une légère reprise technique”

Un délégué CGT ArcelorMittal, Philippe Collet, avait indiqué mardi que le haut-fourneau numéro deux, d’une capacité d’un million de tonnes par an, allait redémarrer le 20 janvier.

Le groupe, qui a inverti 8 millions d’euros pour la maintenance du haut-fourneau, a expliqué sa décision par “une légère reprise technique en Europe du fait d’un phénomène de restockage de l’acier chez les clients lié à la faiblesse des stocks”.”La demande d’acier européenne reste largement inférieure aux niveaux d’avant crise. Cependant, nous constatons une légère reprise technique au début de cette année”, a ajouté le directeur général d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, Henri-Pierre Orsoni, cité dans la déclaration. “C’est la raison pour laquelle nous réagissons rapidement en redémarrant le haut-fourneau numéro 2 de Dunkerque afin de nous assurer de répondre aux besoins de nos clients”, poursuit-il.

3 300 salariés de Mittal à Dunkerque

Le syndicaliste CGT avait salué mardi cette perspective tranchant avec le contexte actuel de morosité économique et de réduction d’activité du géant des mines et de l’acier qui a fortement amputé sa production en Europe ces derniers mois.”C’est une excellente nouvelle, même si malheureusement c’est lié à la fermeture de Liège et Florange”, a commenté le délégué CGT.

ArcelorMittal a ainsi procédé à plusieurs arrêts et fermetures d’usines, notamment l’arrêt définitif des hauts fourneaux de Florange (Moselle), après un affrontement de plusieurs mois avec le gouvernement français. Philippe Collet espère que ce redémarrage permettra au site de retrouver 100% de son activité, ce qui pourrait permettre, selon lui, à une centaine d’intérimaires de revenir y travailler.

L’arrêt du fourneau numéro deux, décidé à l’origine pour des questions de maintenance, avait été prolongé plusieurs semaines en raison de la faiblesse des commandes.Le site de Dunkerque, qui emploie plus de 3.300 salariés avec trois hauts-fourneaux en fonctionnement, a une capacité de production “de 7 millions de tonnes”, rappelle ArcelorMittal.

La réouverture d’un haut-fourneau à Dunkerque ne change rien pour Liège

Les syndicats liégeois ont réagi à l’annonce d’ArcelorMittal de rouvrir à la mi-janvier un haut-fourneau à Dunkerque, en raison d’une “légère reprise technique” de l’activité en Europe. “On l’a maussade parce qu’ArcelorMittal a tué Liège”, explique David Camerini, président de la délégation CSC ArcelorMittal.

Les syndicats regrettent l’absence de volonté de la direction du site de conserver une sidérurgie intégrée. “S’il y avait de la volonté, on aurait cette sidérurgie intégrée. A la place, on a des lignes où le chômage économique est très important”, continue David Camerini.

Les syndicats demandent que se tienne d’urgence une nouvelle réunion tripartite entre la direction, les syndicats et la Région wallonne. “Si cette réunion ne se tient pas rapidement, ce sera la mort de la sidérurgie liégeoise”, explique David Camerini.

Belga

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