ArcelorMittal : le rapport Laplace refait surface

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Enterré par le ministre wallon de l’Economie, le rapport Laplace, qui “tuait” la phase à chaud à Liège, voit ses conclusions confirmées par le bras armé financier de la Région, la Sogepa. Tout bénéfice pour ArcelorMittal ?

ArcelorMittal : enterré, le rapport Laplace est ressuscité

Enterré publiquement par le ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt, en raison de ses “incohérences intellectuelles”, le rapport controversé Laplace, qui avait jugé inéluctable l’abandon de la phase à chaud à Liège, est ressuscité par la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne, écrit mardi Le Soir.

Selon le quotidien, la Société wallonne de gestion et de participations des entreprisesfait siennes, dans une note confidentielle datée du 2 mars, les conclusions de ce rapport sur l’avenir de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège, qui avait provoqué un tollé en région liégeoise.

Estimant s’être livré à “une analyse dépassionnalisée” de ce rapport, Libert Froidmont, président de la Sogepa, entérine le constat du consultant Laplace selon lequel “la fermeture de Liège ne se justifie économiquement que pour autant qu’ArcelorMittal n’assume pas les conséquences financières de sa décision”. La Wallonie doit dès lors “présenter le plus rapidement possible la facture probable de l’opération au groupe en espérant le faire changer d’avis”.

La Sogepa estime encore dans sa note qu’il serait judicieux d’identifier les bases légales sur lesquelles la Wallonie peut contraindre le groupe sidérurgique à assainir les terrains impactés par la fermeture. Un spécialiste du droit de l’environnement devrait l’y aider, juge la Sogepa, qui se dit disponible pour consulter des experts juridiques en la matière.

Nouveau blocage des locaux administratifs du site d’ArcelorMittal à Florange

Outre-Quiévrain, des métallurgistes bloquent depuis ce mardi matin l’accès aux bâtiments administratifs de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle). Une trentaine d’ouvriers portant des chasubles des syndicats CFDT, CGT et FO ont pris position devant le poste de contrôle menant aux “grands bureaux” où travaillent d’ordinaire plusieurs centaines de cadres. Quelques cadres et personnels administratifs ont été contraints de faire demi-tour par les ouvriers protestataires, qui craignent une fermeture prochaine de l’aciérie.

“Il s’agit de perturber une nouvelle fois la production du site” qui est en partie pilotée depuis les “grands bureaux”, a expliqué un syndicaliste. Le blocage devrait se poursuivre toute la journée, a-t-il assuré.

Il s’agit du deuxième blocage de l’accès aux bâtiments administratifs de l’usine en moins de deux semaines. Le 28 février, une cinquantaine de métallos avaient bloqué pendant une douzaine d’heures l’accès aux “grands bureaux”. Ce blocage avait été jugé “inacceptable” par la direction Atlantique-Lorraine du groupe.

Lundi, les ouvriers ont décidé en assemblée générale de poursuivre leur mouvement. L’intersyndicale a annoncé qu’elle effectuerait de nouveaux blocages mardi, qu’elle se rendrait dans tous les ateliers du site mercredi et qu’elle “monterait” à Paris jeudi. Une “grande journée nationale” de manifestation sera en outre organisée le 22 mars à Florange par la CGT sur le thème de “L’industrie et la sidérurgie en France”, a indiqué ce syndicat qui prévoit de faire venir en Lorraine “des milliers de métallos français et belges”.

En engageant le mouvement fin février, une intersyndicale CFDT-CGT-FO avait promis de faire de Florange “le cauchemar du gouvernement” si les deux hauts-fourneaux de l’aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n’étaient pas remis rapidement en route. ArcelorMittal assure qu’il ne s’agit que d’une mise en veille temporaire, rendue nécessaire par une demande mondiale d’acier insuffisante.

Trends.be, avec Belga

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