ArcelorMittal : Le gouvernement wallon prêt à s’engager dans le plan industriel

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Le gouvernement wallon et le front commun syndical ont pris acte de la volonté du groupe sidérurgique ArcelorMittal de ne pas vendre les outils liégeois mais de maintenir ses projets d’investissements de 138 millions d’euros dans la phase à froid, ont-ils indiqué à l’issue d’une rencontre, mardi matin.

Les principaux ministres de l’exécutif régional ont rencontré les syndicats après une réunion de lundi soir avec la direction européenne du groupe sidérurgique. Au cours de l’entretien, cette dernière leur a confirmé qu’elle n’entendait vendre ni la phase à chaud -dont la fermeture a été annoncée au mois d’octobre 2011-, ni la phase à froid du site liégeois, ruinant de la sorte les chances de succès du plan de rechange proposé au mois de juin par les syndicats et qui visait à constituer un petit sidérurgiste indépendant.

Les syndicats et le gouvernement veulent donc concentrer leurs efforts sur le maintien et le développement la phase à froid, dans laquelle l’investissement de 138 millions d’euros doit être réalisé.

“Les parties réaffirment la nécessité pour l’avenir du bassin liégeois de garantir un approvisionnement sécurisé en brames (dans l’esprit d’une sidérurgie intégrée), un plan industriel crédible intégrant l’ensemble des lignes du froid (12 lignes) et une attention particulière pour le Centre de recherche”, ont-ils expliqué.

Le gouvernement et les syndicats demandent l’ouverture de négociations tripartites avec la direction du groupe semblables à celle qui avaient eu lieu en 2003, lorsqu’Arcelor avait condamné une première fois le chaud liégeois. Le gouvernement s’est dit disposé à s’engager dans un plan industriel en vue de pérenniser la sidérurgie à Liège.

“Nous sommes prêts à participer de manière active à un plan qui garantisse les outils du froid et l’avenir des milliers d’emplois”, a assuré le ministre de l’Economie, Jean-Claude Marcourt.

L’exécutif ne s’est pas encore prononcé sur les modalités de cet engagement, notamment sur les ressources qu’il peut utiliser. Il détient toujours une participation de 0,7 pc dans le groupe sidérurgique.

“C’est une réserve financière que nous pourrions mobiliser. Si c’est pour faire quelque chose au profit de l’emploi, nous sommes prêts à vendre la participation et à réinvestir dans le bassin économique”, a ajouté le ministre.

Du côté syndical, l’avortement du plan visant à maintenir une sidérurgie intégrée a suscité la déception.

“Mittal ne veut pas céder. Il n’y a rien qui joue en notre faveur. Nous sommes fortement déçus”, a souligné David Camerini, président de la délégation CSC de l’entreprise.

Des inquiétudes subsistent par ailleurs sur le froid, notamment son alimentation qui doit être assurée par le site de Dunkerque en France.

“Il y a des risques majeurs. Déjà, par le passé, après la première décision de fermeture (en 2003, ndlr), nous avons eu de très grande difficultés d’approvisionnement de la part de Dunkerque. On ne voit pas très bien aujourd’hui quels sont les éléments qui nous permettraient de dire le contraire”, a indiqué Francis Gomez, président de la FGTB Métal de Liège.

Une impression confirmée par M. Marcourt. “Quand on voit la capacité de Dunkerque et l’état des outils, il y a un doute”, a-t-il averti.

Avec Belga

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