ArcelorMittal : le chaud reste viable, selon Marcourt

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La phase à chaud de la sidérurgie liégeoise peut survivre à ArcelorMittal si un industriel consent les investissements nécessaires, selon le ministre wallon de l’Economie, qui craint déjà qu’au cas où un repreneur se présente, ArcelorMittal ne cède pas l’outil.

La phase à chaud de la sidérurgie liégeoise reste viable si un industriel consent les investissements nécessaires, a assuré jeudi matin Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’Economie, sur les ondes de La Première (RTBF).

La phase à chaud n’a plus connu d’investissements industriels depuis 2003 mais ce n’est pas dû aux travailleurs, qui ont réduit de plus de moitié le différentiel de compétitivité, a souligné le ministre socialiste. ArcelorMittal, de son côté, “n’a pas fait sa part du travail, mais si un industriel repreneur le faisait, ce serait viable”.

A ses yeux, la sidérurgie reste un secteur “structurant” à défendre en Wallonie, pour autant que l’on se concentre sur des produits de très haute technologie. “La galvanisation, le revêtement sous vide ont été inventés à Liège”, rappelle Jean-Claude Marcourt.

ArcelorMittal : Marcourt prévient, menace… et dénonce

Avec ArcelorMittal, “le chaud à Liège est fini”, si le géant de la sidérurgie n’a pas de volonté de collaborer pour trouver une solution. Jean-Claude Marcourt craint qu’au cas où un repreneur se présente, ArcelorMittal ne cède pas l’outil : “Ce n’est pas dans leur tradition de vendre.” Le ton se fait alors plus menaçant : “S’ils ne cèdent pas l’outil, nous exigerons le démantèlement, la remise en état et la dépollution du site, ce qui coûtera très cher. Ils ne laisseront pas un chancre industriel au milieu de Liège !”

Le ministre liégeois condamne le “cynisme” d’un monde ultralibéral, voyant les mêmes réflexes dans les secteurs de la sidérurgie que dans le système bancaire. Il y avait un accord social de réengagement alors que le directeur général du pôle liégeois, Joao Felix Da Silva, “savait qu’il allait annoncer la fermeture le surlendemain”.

Marcourt : “ArcelorMittal n’a pas reçu “un franc” de la Région wallonne !”

Jean-Claude Marcourt dénombre quelque 580 personnes sous contrat avec ArcelorMittal à Liège, un peu moins de 300 liées à des sous-traitants, ainsi que des “centaines d’emplois indirects”, soit un total de 1.500 à 2.000 personnes touchées de près ou de loin. Toutefois, les sous-traitants ont déjà pris en compte l’impact de l’arrêt des activités de la ligne à chaud dans leur personnel, fait-il remarquer.

Le ministre se dit aussi inquiet pour les pôles du froid et de la recherche et développement. “La confiance est totalement rompue. Le gouvernement attend maintenant des signes précis”, a-t-il dit peu avant une réunion de gouvernement prévue de longue date à Namur et une conférence de presse programmée à 11 h.

Jean-Claude Marcourt souligne qu’ArcelorMittal n’a pas reçu “un franc” de la Région wallonne, puisque les quotas de CO2 promis étaient liés à la relance de la ligne liquide. Il a aussi appelé les travailleurs à éviter tout débordement violent.

Trends.be, avec Belga

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