ArcelorMittal: la reconversion au coeur du débat parlementaire

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La question de la reconversion du bassin sidérurgique liégeois et le temps perdu pour oser l’aborder ont occupé mercredi une partie du débat au parlement wallon sur la fermeture de la phase à chaud annoncée par ArcelorMittal.

“On ne peut pas éluder la question fondamentale de la reconversion”, a fait remarquer le député Christian Noiret (Ecolo), à l’heure où s’ouvre la phase II de la loi Renault. En 2003, Arcelor avait déjà annoncé la fermeture des hauts-fourneaux.

Neuf ans plus tard, et l’absorption par Mittal du groupe franco-hispano-luxembourgeois, l’annonce s’est réalisée. Aux yeux de certains, beaucoup d’énergie a été gaspillée dans des “chimères”.”Comment ne pas être amené à penser qu’une reconversion préparée en amont, sur le long terme, et accompagnée d’un discours de vérité vis-à-vis des travailleurs aurait été fort probablement préférable à l’incertitude constante, aux déceptions successives, au temps perdu”, s’est demandé le chef de groupe cdH, Maxime Prévot.

Une déclaration qui n’a pas plu au ministre de l’Economie, Jean-Claude Marcourt (PS), qui s’est dit “pantois”.”Aujourd’hui, il a tombé le masque. Je suis en totale opposition avec lui”, a-t-il répondu au député centriste.

Beaucoup d’inquiétudes demeurent à propos de l’avenir de la ligne à froid qui sera alimentée par le site de Dunkerque en France. Cet approvisionnement sera “fragile”, a averti Alain Onkelinx (PS) qui a plaidé dèslors pour une mise sous cocon du Haut fourneau B.

Dans l’opposition, Christine Defraigne (MR) a regretté le caractère nébuleux des informations communiquées à ce jour sur l’avenir du site liégeois. Elle a également répété ses critiques à l’égard du premier ministre Elio Di Rupo qui, selon elle, ne s’est pas investi dans ce dossier.

Bernard Wesphael (MDG) a fustigé l’immobilisme de la classe politique qui n’a pas osé nationaliser l’outil liégeois. “Il fallait 5 minutes de courage”, a-t-il ajouté.

Le ministre a confirmé le blocage de la direction du géant mondial de l’acier devant le plan syndical d’une reprise du site liégeois en vue d’en faire un petit sidérurgiste indépendant. Le groupe n’avait pas l’intention de vendre les outils du froid et entendait laisser l’ensemble du passif social ainsi qu’environnemental au repreneur. Il a en outre indiqué que ni lui, ni ses sous-traitants n’achèteraient une tonne de fonte issue de ce site.

Levif.be avec Belga

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