ArcelorMittal : la grogne fait tache d’huile en Wallonie

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Manifestation à Châtelet, nouvelle grève à Tilleur, suivie d’un arrêt de travail à Marchin : les travailleurs d’ArcelorMittal ne sont pas satisfaits des avancées obtenues de la direction du groupe et le font savoir.

Les ouvriers d’ArcelorMittal Châtelet sont descendus jeudi matin dans les rues de la ville pour manifester contre le refus de la direction d’accepter un relèvement des conditions salariales de l’ensemble des ouvriers.

Les manifestants sont passés par la gare et le ring de Châtelet. Lors du premier arrêt, ils ont bloqué durant quelques minutes le trafic ferroviaire. Sur le ring, leur passage a également provoqué quelques perturbations.

Avant le début de la manifestation, les ouvriers avaient appris de leurs représentants syndicaux que la direction avait refusé de reprendre les négociations. Selon les syndicats, cette dernière s’oppose toujours au principe d’une augmentation des conditions salariales pour l’ensemble des ouvriers mais accepte de l’accorder aux ouvriers du laminoir. En revanche, elle ne propose à leurs collègues de l’aciérie que des garanties de prestations dans le contexte du chômage économique qui touche l’usine.

ArcelorMittal accepte de discuter sur tout… sauf “une demande d’augmentation salariale générale et récurrente”

“Dès les premières revendications, la direction d’ArcelorMittal a annoncé sa volonté d’ouvrir les discussions sur l’ensemble des sujets, à l’exception d’une demande d’augmentation salariale générale et récurrente, a réagi jeudi la direction d’ArcelorMittal à la suite d’un mouvement de grève des ouvriers. Dans un contexte économique qui reste difficile, cet avenir passe par la maîtrise rigoureuse des coûts.”

Selon la direction, une demande de hausse salariale doit aussi se discuter “dans le cadre des accords interprofessionnels qui doivent se tenir dans les prochains mois (AIP 2011-2012)”.

“La direction veut avant tout préserver l’avenir du site et, à travers lui, les emplois, y compris ceux qui font l’objet d’une partie des revendications actuelles : dans ce cadre, la grève n’est pas une réponse constructive”, a ajouté la direction, qui entend “garder le contact avec son personnel et ses représentants”.

ArcelorMittal : nouvel arrêt de travail à Tilleur

Les travailleurs de Ferblatil, le site d’ArcelorMittal à Tilleur, ont voté massivement pour l’arrêt de travail en assemblée générale, jeudi en début d’après-midi. Ils se croiseront les bras jusqu’à la prochaine assemblée, prévue vendredi matin. “On s’attendait à ce genre de décision dans les secteurs sensibles, comme à Tilleur, qui a subi une restructuration drastique en 2008”, avance David Camerini (CSC).

Cet arrêt de travail fait suite aux négociations entre syndicats et direction. Elles portent essentiellement sur la politique d’embauche et les conditions de travail. Les travailleurs de Tilleur, qui estiment les propositions de la direction insuffisantes, avaient déjà marqué leur désaccord par une journée de grève mardi.

On a appris par la suite que les travailleurs d’ArcelorMittal à Marchin ont eux aussi décidé de débrayer. Le mouvement pourrait donc se généraliser.

“Nous avons obtenu quelques avancées mais, d’un point de vue syndical, c’est insuffisant”

Trois secteurs se sont réunis en assemblée générale jeudi matin. Les autres devraient suivre durant la journée. A terme, une position devrait être prise en front commun syndical. “Nous sommes allés au bout des négociations avec la direction et nous avons obtenu quelques avancées mais, d’un point de vue syndical, c’est insuffisant”, a affirmé le responsable du syndicat chrétien.

Parmi ces avancées figurent notamment quelques embauches à durée indéterminée. “A ce sujet, nous sommes cependant loin de ce que nous exigions, à savoir le passage de 300 contrats temporaires structurels en autant de contrats à durée indéterminée”, a précisé David Camerini en dénonçant également “le démantèlement de la convention de 2004 qui protégeait la rémunération en cas de changement de secteur, d’autant que les risques d’externalisation sont grands”.

[UPDATE 1] ArcelorMittal : les 1.000 travailleurs du froid en grève, à Liège

Tout le secteur du “froid” d’ArcelorMittal à Liège a débrayé jeudi après-midi. Environ 1.000 travailleurs, employés sur les sites de Marchin, Tilleur, Flémalle, Ivoz-Ramet et Kessales (Jemeppe), se croiseront les bras jusque vendredi matin.

[UPDATE 2] Les syndicats ont rencontré la direction d’ArcelorMittal

Les organisations syndicales ont rencontré la direction d’ArcelorMittal, jeudi en fin de journée. Ils lui ont lancé un ultimatum: si rien ne bouge d’ici vendredi matin, ce sera la grève du bassin sidérurgique liégeois. Les syndicats ont exposé les conclusions des assemblées générales, organisées sur tous les sites du bassin liégeois, à la direction, à savoir que les travailleurs rejettent en bloc ses propositions. La direction propose d’engager 150 travailleurs en CDI immédiatement. Une avancée jugée insuffisante par les syndicats, qui réclament l’engagement de 300 travailleurs temporaires en CDI. Outre la politique d’embauche, les syndicats dénoncent les conditions de travail et “le démantèlement de la convention de 2004, qui garantit les rémunérations des travailleurs en cas de changement de secteur”, précise David Camerini (CSC). “Ils veulent toucher aux acquis sociaux. Et ça, c’est intolérable. S’ils ne revoient pas leur position d’ici vendredi matin, la phase liquide rejoindra le froid dans la grève”, ajoute le responsable du syndicat chrétien. ArcelorMittal compte 2.900 travailleurs, tous statuts confondus. Un tiers de l’entreprise est déjà à l’arrêt.

Trends.be, avec Belga

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