ArcelorMittal : l'”aberration” du CO2 lui rapporte 70 millions

ArcelorMittal a engrangé 70 millions d’euros en 2011 en revendant les quotas de CO2 reçus gratuitement dans plusieurs pays. Le PTB, qui dénonçait déjà en 2007 l'”aberration” de ce système, chiffre à 236 millions la manne avalée par le géant de l’acier en Wallonie sur trois ans.

ArcelorMittal a empoché en 2011 environ 70 millions d’euros en revendant les quotas de CO2 reçus gratuitement dans les pays où il possède un site d’exploitation, selon le rapport annuel transmis à l’autorité boursière américaine, dont L’Echo fait état ce jeudi.

Le groupe sidérurgique entend réinvestir ce montant dans des projets d’économie d’énergie. En 2010, ArcelorMittal avait enregistré un gain de 105 millions d’euros au titre des quotas de CO2.

Droits d’émission de CO2 : une “aberration”, selon le PTB

L’Echo ne dispose toutefois pas de chiffres officiels concernant les quotas octroyés en Région wallonne.

D’après le service d’étude du PTB, ArcelorMittal aurait perçu des droits d’émission d’une valeur de 236 millions d’euros sur trois ans (2008-2010). Fin 2007, le Parti du travail de Belgique dénonçait déjà les “aberrations” du système : “ArcelorMittal avait des droits pour un surplus de 5,6 millions de tonnes et en a vendu 4 millions en 2006, ce qui a fait rentrer 101 millions d’euros dans ses caisses. Sans la moindre prestation en retour. Aujourd’hui, l’entreprise exige des droits d’émission gratuits de la part des autorités wallonnes afin de maintenir ouverts ses deux hauts fourneaux liégeois.”

De quoi ajouter à l’amertume des 5 milliards d’argent public injectés dans l’acier liégeois. Une manne “gaspillée”, déplorait le PTB en octobre dernier, au moment où ArcelorMittal annonçait son intention de fermer définitivement la phase à chaud de la sidérurgie liégeoise et de licencier 220 employés et cadres, ainsi que 361 ouvriers.

En mai 2010, l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) dénonçait, dans un rapport, le fait que le secteur industriel ait exagéré les risques économiques liés à la politique européenne de réduction des émissions de CO2, “permettant ainsi à de nombreuses entreprises de recevoir gratuitement des quotas d’émissions de CO2 au motif qu’elles étaient confrontées à la concurrence internationale”.

Trends.be, avec Belga

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