Arcelor Mittal: tensions entre les travailleurs quant à la reprise du travail

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Des centaines de travailleurs d’ArcelorMittal se sont réunis en assemblée générale, lundi matin, aux Ateliers centraux, à Ougrée, pour décider s’ils reprenaient le travail et quelles suites donner à l’annonce du sidérurgiste, qui projette de fermer sept lignes à froid sur les douze encore en activité.

Dans une atmosphère tendue, ils ont décidé de reprendre le travail mercredi, mais de mener des actions régulières, en front commun, “pour maintenir la pression sur les politiques”. Certains travailleurs, à fleur de peau et divisés sur les options proposées par les syndicats, en sont venus aux mains en fin d’assemblée.

“J’en appelle à la mobilisation complète et solidaire du personnel! “, a lancé Robert Rouzeeuw, président de la délégation FGTB chez ArcelorMittal, aux travailleurs en début d’assemblée. “On avait toujours dit que le froid ne tiendrait pas sans le chaud. Le couperet est déjà tombé! C’est tout le bassin qui est menacé, personne ne sera épargné. On n’a plus rien à perdre.”

Les syndicats ont par ailleurs insisté sur leur volonté de “maintenir la pression sur les politiques”. Demain, mardi, ils ont invité les travailleurs à les accompagner à l’Elysette, à Jambes (Namur), pour y interpeller les responsables politiques wallons. Rendez-vous a été fixé à 9H00 au Centre Acier de Flémalle et à 12H00 à la gare de Namur. Des trains spéciaux partiront de Liège-Guillemins. Des manifestations à Bruxelles, Luxembourg et Stasbourg sont également envisagées.

“Pour la suite, nous vous proposons deux options”, a enchaîné Robert Rouzeeuw. “Reprendre le travail mercredi et faire des actions tous ensemble, toutes les semaines, ou rester à l’arrêt.”

Les travailleurs se sont divisés sur la question. Décision a finalement été prise de reprendre le travail car “Mittal doit nous payer, il nous doit bien ça! ”

En fin d’assemblée, un travailleur, mécontent, a tenté de s’emparer du micro, sans succès. Une altercation a suivi et plusieurs personnes en sont venues aux mains. Mais la bagarre a tourné court. “Les travailleurs en ont ras-le-bol des menaces, des pressions, des promesses non tenues”, commente pour sa part David Camerini, président de la délégation CSC chez ArcelorMittal. “Ils ont fait tellement d’efforts pour faire fonctionner les outils dans des conditions de travail déplorables qu’ils sont à fleur de peau et qu’il suffit d’un rien pour qu’ils partent au quart de tour.” “Ce genre de choses n’arrive heureusement pas souvent”, précise un autre syndicaliste. “C’est le résultat de leur souffrance et de leur frustration.”

Des travailleurs des sous-traitants de Ford Genk manifestent leur soutien à Flémalle

Une délégation des entreprises sous-traitantes de l’usine Ford Genk ont quitté le Limbourg à destination de Liège pour y manifester leur soutien aux travailleurs d’ArcelorMittal. “Nous sommes dans le même bateau et nous savons combien ce genre de choses font mal”, déclarent des responsables syndicaux limbourgeois. Plusieurs dizaines de travailleurs des quatre sous-traitants de Ford Genk étaient en route, lundi après-midi, pour le site d’ArcelorMittal à Flémalle.

“Lorsque nous avions organisé, fin de l’année dernière, la marche pour l’avenir à Genk, nous avions accueilli une délégation de travailleurs d’ArcelorMittal venus spontanément”, explique Hasan Düzgün, délégué syndical au sein de la société SML. “Un témoignage de sympathie que nous n’avons pas oublié. Maintenant que ces gens se trouvent dans la même situation que nous, il est de notre devoir de manifester notre solidarité. C’est le moins que l’on puisse faire pour eux”.

La délégation genkoise a pris avec elle une banderole exprimant sa solidarité et qui sera fixée à une clôture.

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