Arcelor Mittal déprécie ses sociétés européennes

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Le sidérurgiste a annoncé vendredi une dépréciation de 3,25 milliards d’euros de la valeur des écarts d’acquisition de filiales européennes, justifiée par la baisse de la demande d’acier sur le Vieux Continent.

Le groupe sidérurgique et minier ArcelorMittal a annoncé vendredi une dépréciation de 4,3 milliards de dollars (3,25 milliards d’euros) de la valeur des écarts d’acquisition de filiales européennes, qu’il a justifiée par “l’affaiblissement” de la demande d’acier en Europe.

Cette charge sera passée dans les comptes du quatrième trimestre. La décision n’aura pas d’impact “sur la dette nette et l’Ebitda” (excédent brut d’exploitation) d’ArcelorMittal, a assuré le groupe, mais elle devrait plomber son résultat net annuel, qui sera communiqué le 6 février. En 2011, ArcelorMittal avait dégagé un bénéfice net de 2,3 milliards de dollars.

Des sociétés européennes moins valorisées qu’au moment de l’achat

L’écart d’acquisition (ou “goodwill”) mesure la différence entre la valeur comptable des sociétés achetées par ArcelorMittal et le prix que ce dernier a effectivement payé pour elles. En décidant de déprécier cet actif incorporel, le groupe reconnaît que les sociétés européennes qu’il a achetées valent désormais bien moins qu’il ne le pensait au moment de leur acquisition.

ArcelorMittal s’est dit obligé de procéder à dépréciation du fait de “l’affaiblissement du climat macro-économique et du marché en Europe où la demande apparente d’acier a diminué d’environ 8% cette année, portant la baisse de la demande cumulative à environ 29% depuis 2007”, soit avant la crise.

Pour le groupe, cette situation, qui doit perdurer l’année prochaine, l’a conduit “à revoir à la baisse les prévisions de fonds de roulement relatives à la valorisation des activités européennes auxquelles des écarts d’acquisition ont été attribués”.

Contraste avec la situation américaine

ArcelorMittal souligne “le contraste” avec la situation aux Etats-Unis, où la consommation d’acier a progressé de près de 8% cette année, même si elle demeure en retrait de 10% par rapport à 2007.En France, ArcelorMittal Atlantique et Lorraine a enregistré une perte nette d’environ 125 millions d’euros en 2011 et “une perte encore plus importante a été réalisée en 2012”, a prévenu le groupe lundi.L’endettement net d’ArcelorMittal, le numéro un mondial de l’acier, atteignait 23,2 milliards de dollars fin septembre.

Le directeur financier Aditya Mittal a déclaré lors de la présentation des derniers résultats financiers que le désendettement était “une priorité” et que hors ventes d’actifs futurs, la dette nette devrait passer sous la barre des 22 milliards à la fin de l’année.

L’Expansion.com

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