Apple s’attaque aux marchés du sport et de la santé

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Avec son Apple Watch, la firme veut faire main basse sur le marché des montres, des bracelets connectés et des applications sportives qui y sont liées.

La montre connectée d’Apple sera commercialisée au printemps 2015. C’est le lancement phare annoncé par Tim Cook lors de la dernière keynote de la firme, organisée ce mardi.

Après l’iPod en 2001, l’iPhone en 2007, l’iPad en 2010, le nouveau produit estampillé de la célèbre pomme est donc l’Apple Watch. L’entreprise créée par Steve Jobs espère rééditer l’exploit qu’elle a réalisé après chaque lancement. Que ce soit sur le marché des baladeurs numériques, des smartphones ou des tablettes, Apple est toujours arrivé après ses concurrents pour donner un coup d’accélérateur au marché… et pour rafler une bonne partie de la mise.

Montres connectées : 13 milliards de dollars en 2020

L’Apple Watch signe l’entrée de la marque à la pomme dans un marché à haut potentiel : celui des “smart wearables” ou “objets portables connectés”. On retrouve dans cette catégorie les montres connectées, bracelets connectés, lunettes connectées, vêtements connectés, etc. D’après une étude du consultant Analysys Mason, les montres connectées représenteront dans les prochaines années le principal levier de croissance de ce créneau des “smart wearables”. D’ici 2020, le business mondial des montres connectées pèsera près de 13 milliards de dollars. “Apple sera le meneur sur ce marché”, précise le consultant.

La firme américaine présente son nouveau joujou comme un objet interconnectable avec les autres produits maison. L’utilisateur de l’Apple Watch pourra lire des messages, consulter son agenda, interagir grâce à l’assistant vocal Siri… Mais la taille réduite de l’écran limitera forcément les usages. La montre connectée ne remplacera donc pas le smartphone. Elle est destinée à un investir un tout autre marché : celui du sport, du bien-être et de la santé.

Capteurs intégrés

Apple s’attaque frontalement aux bracelets connectés, tels le Fitbit ou le Jawbone, ainsi qu’au premières montres connectées signées Samsung, Sony… A l’instar de ces différents produits, l’Apple Watch intègre une série de capteurs permettant de mesurer l’activité physique de son utilisateur : accéléromètre, capteur de rythme cardiaque… Une application intégrée permet de mesurer le nombre de pas effectués, le nombre de calories brûlées, la temps passé en position debout ou assis, etc.

Par contre, la connexion de la montre à Internet ne pourra se faire que via un smartphone maison (iPhone 5 au minimum). Apple ne se distingue pas de Samsung, qui impose une connexion de sa montre connectée à un smartphone Galaxy. Pour accéder au GPS, et donc pour retracer le trajet effectué lors d’un jogging, ou pour connaître le dénivelé englouti lors d’un entraînement, il faut donc s’équiper en plus d’un iPhone, ce qui risque de décourager certains acheteurs potentiels. D’autant que la plupart des fonctionnalités intégrées dans l’Apple Watch se retrouvent déjà dans les produits concurrents.

Deux atouts clés

Mais Apple est toujours parvenu à surpasser la concurrence dans deux domaines clés. Le premier est l’esthétique du produit, peaufiné dans ses moindres détails par Jonathan Ive, grand manitou du design chez Apple, rejoint récemment par le designer australien Marc Newson, qui a notamment travaillé pour des horlogers comme Jaeger-LeCoultre.

La deuxième force d’Apple est son écosystème d’applications. Quelques applications sont intégrées d’office dans la nouvelle montre connectée, permettant notamment de mesurer l’activité de l’utilisateur pendant un jogging, un parcours à vélo ou une séance de fitness. Mais d’autres services suivront : un kit de développement – le “HealthKit” – a été mis à disposition des développeurs d’applications.

La santé, un marché énorme

A l’instar de Google, qui a lancé un ambitieux programme de collecte de données sur le corps humain, Apple démontre, avec le lancement de cette montre connectée, qu’elle s’intéresse de près au marché du bien-être et de la santé. D’après des sources internes à l’entreprise citées par le New York Times, Apple a dépensé des sommes et un temps colossal à développer de nouveaux capteurs, bien plus performants que ceux de la concurrence (les capteurs de rythme cardiaque notamment sont encore peu fiables).

Ces capteurs intégrés ne sont que les prémices d’une gigantesque entreprise visant à mieux cerner l’activité personnelle et les paramètres de santé de chacun d’entre nous. Après les déplacements et le rythme cardiaque, viendront la collecte de données sur le taux de glycémie, le cholestérol, la pression artérielle ou encore le niveau d’hydratation du corps, prédit le magazine Science et Avenir.

Ces données personnelles hautement sensibles ont une valeur inestimable pour des entreprises comme Apple ou Google. Pour autant que leur collecte soit effectuée conformément aux règles existantes en matière de protection de la vie privée, ces données pourront faire l’objet d’une multitude d’applications ciblées sur le bien-être et la santé des utilisateurs. Ce marché est encore bien plus grand et bien plus prometteur que celui du sport.

Gilles Quoistiaux

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