Airbus envisage de déplacer ou supprimer 3.600 postes

© Reuters

L’avionneur européen Airbus envisage de déplacer ou de supprimer 3.600 postes en raison des baisses de cadence de production de l’A380 et de l’A400M, a affirmé le magazine français Challenges sur son site internet vendredi.

L’hebdomadaire, qui cite des sources concordantes, indique que l’avionneur doit en faire l’annonce aux syndicats lors d’un comité européen mercredi prochain à Toulouse (sud-ouest de la France).

“Ces ajustements de cadence sur l’A380 et l’A400M ne sont pas nouveaux”, a indiqué un porte-parole d’Airbus à l’AFP, tout en refusant de “commenter ou spéculer sur les chiffres”. “Tout impact en lien avec cela sur les effectifs sera discuté avec nos partenaires sociaux en premier, et nous faisons notre possible pour trouver les meilleures solutions pour nos salariés”, a ajouté un porte-parole.

“Il y aura une réunion lors du Comité d’entreprise européen la semaine prochaine pour discuter de ce sujet et nous prévoyons de communiquer par la suite”, a-t-il poursuivi.

Selon Challenges, les sites français d’Airbus ne devraient être touchés qu’à la marge, mais pour les sites allemands, britanniques et espagnols, l’adaptation des effectifs s’annonce plus complexe.

Le journal précise que le comité européen du 7 mars donnera le coup d’envoi de négociations avec les syndicats sur les modalités de l’adaptation des effectifs et la décision finale n’est pas attendue avant avril.

Airbus a décidé de réduire la cadence de production de l’A380 en raison de la faiblesse des ventes de l’appareil et afin de prolonger son cycle de production. L’avionneur est ainsi passé à un exemplaire par mois en 2018 contre 27 au total en 2015, et pourrait l’abaisser “jusqu’à six avions par an”.

Le programme est néanmoins sauvé pour l’heure, grâce au contrat signé avec la compagnie du Golfe, Emirates, en janvier dernier pour 36 appareils, dont 20 fermes, ce qui donne “une visibilité pour au moins les 10 ans à venir” sur le programme, a assuré le patron d’Airbus, Tom Enders.

Sur l’A400M, l’avion de transport militaire qui a accumulé les retards et les surcoûts depuis son lancement, Airbus a passé une nouvelle charge dans ses résultats annuels, de 1,3 milliard d’euros, et prévoit de produire 15 appareils en 2018, 11 en 2019 et pourrait passer à huit par an pour prolonger le programme et augmenter ses chances à l’export.

L’avionneur estime toutefois que “des progrès satisfaisants ont été réalisés sur le plan industriel, avec 19 avions livrés (en 2017), contre 17 en 2016” et surtout après avoir réduit son “exposition résiduelle (qui) à l’avenir devrait être plus limitée” après des négociations avec les pays partenaires du programme.

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