Airbus décroche le plus gros contrat de l’histoire pour 18,4 milliards d’euros

© Reuters

L’avionneur européen Airbus a décroché lundi le plus gros contrat de l’histoire de l’aviation civile, avec la commande de 234 appareils A320 pour un montant de 18,4 milliards d’euros par la compagnie indonésienne à bas coûts Lion Air.

Le contrat a été signé dans la salle des fêtes de l’Elysée, siège de la présidence française, par le PDG de Lion Air Rusdi Kirana et celui d’Airbus Fabrice Brégier. Le président français François Hollande a salué “un contrat historique par son ampleur, historique aussi par le lien entre une grande entreprise européenne et une grande entreprise asiatique. Il est historique parce qu’il ouvre des perspectives pour l’aéronautique mais également pour l’industrie entre nos deux continents”.

Il s’agit d’une commande ferme qui “représente 5.000 emplois en France sur 10 ans”, a souligné la présidence française, qui a salué “un contrat exemplaire de la réussite de la filière aéronautique” et “exemplaire de ce que nous voulons faire dans l’ensemble de l’industrie”.

La commande, d’un montant global de 24 milliards de dollars (devise dans laquelle s’opèrent les transactions aéronautiques), se décompose en 109 avions A320 Neo, future version plus écologique de l’appareil, 65 avions A321 Neo et 60 avions A320, le modèle actuel. Selon la présidence française, les avions Neo doivent être livrés à partir de 2016 et les modèles classiques à partir de 2014.

L’accord annoncé lundi intervient trois jours après une autre méga-commande remportée vendredi par Airbus auprès de Turkish Airlines, d’une valeur estimée à 9,3 milliards de dollars pour 82 appareils et qui pourrait grimper à 15,5 milliards avec les options prises sur 35 avions supplémentaires.

Lion Air, créée en 1999, est une modeste compagnie aux comptes opaques, qui n’avait qu’un seul avion il y a 13 ans, mais qui est devenue le premier transporteur aérien privé d’Indonésie.

Elle dessert surtout son pays d’origine mais assure aussi des liaisons vers Singapour, la Malaisie, le Vietnam ou encore l’Arabie Saoudite. Et elle compte s’attaquer au géant régional du secteur, Air Asia, sur ses propres terres, en lançant une filiale à bas coûts en Malaisie.

Le contrat avec Airbus représente sa deuxième commande faramineuse en 16 mois, dans un pari risqué de plus de 35 milliards d’euros sur le boom du transport aérien dans l’immense archipel de 240 millions d’habitants.

Lion Air rejoindrait alors les dix premières compagnies au monde, en terme de nombre d’appareils.

Il y a moins d’un an et demi, en novembre 2011, Lion Air avait déjà annoncé l’achat de 230 moyen-courriers Boeing 737 pour 22,4 milliards de dollars (17,3 milliards d’euros).

Cette commande géante était entrée dans l’histoire comme la plus importante de l’aviation civile et avait propulsé Lion Air, jusqu’alors largement inconnue hors de ses frontières, sur les manchettes de la presse mondiale.

Mais la compagnie reste bannie de l’espace aérien européen et américain, faute de normes de sécurité satisfaisantes. Non cotée, Lion Air ne publie pas de comptes. Son chiffre d’affaires et ses bénéfices sont un secret jalousement gardé par les frères Kusnan et Rusdi Kirana, des hommes d’affaires discrets qui fuient la presse.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content