Airbnb vise aussi la clientèle d’affaires

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La société de location entre particuliers Airbnb vient de signer un accord avec des poids lourds de la réservation de voyage, BCD Travel, Carlson Wagonlit Travel et American Express Gobal Business. De quoi toucher la clientèle des grandes entreprises.

Les hôteliers risquent de ne pas apprécier. Après avoir séduit les particuliers, le roi de la location court terme de logement entre particulier veut attirer les cadres des grandes entreprises. Il vient de signer un accord avec BCD Travel, Carlson Wagonlit Travel et American Express Gobal Business. Les particuliers qui mettent des chambres, des appartements ou des maisons en location sur Airbnb verront leur public s’élargir, et les hôtels, la concurrence augmenter.

Née en 2008, Airbnb propose plus de 2,3 millions de logements à travers le monde, davantage que les trois premières chaines hotellières mondiales réunies. La start up californienne est restée longtemps sur le créneau du logement de particulier à particulier, pour quelques jours, dans un contexte de loisir ou de visite familiale. Elle devient un concurrent de plus ne plus sérieux pour les chaînes hôtelières en s’attaquant à la lucrative clientèle d’affaires. La société avait lancé il y a plus d’un an Aibnb for Business, un service orienté plutôt vers les PME.

Environ 10% des locations pour le business

Les arguments sont le prix moins élevé qu’un hôtel, un équipement adapté (wifi, …), la proximité avec les lieux de travail, un système de facturation et de paiement adapté aux entreprises. Les logements de type Airbnb sont bien adaptés pour des équipes qui restent quelques temps sur place et sont moins intéressées par une chambre d’hôtel et plus par un logement avec cuisine. Environ 10% des réservations d’Airbnb se font pour motif professionnel. Cette démarche rappelle celle adoptée par les transporteurs low cost comme easyJet ou Ryanair, qui multiplient les initiatives pour attirer la clientèle d’affaires.

Période tendue pour Airbnb, surtout à New York

Pour Airbnb, cet accord répond au besoin de doper la croissance espérée, reflétée par l’énorme valorisation de l’entreprise : 25,5 milliards de dollars selon cbinsights. Il intervient à un moment tendu pour l’entreprise, qui connaît des soucis dans certaines villes comme New York, son premier marché, où un rapport a récemment été publié sur l’influence négative d’Airbnb sur le marché du logement. Le document soutient que 55% des 51.000 logements mis en location sur le site contreviennent au réglementations locales. Un tiers de ce total est considéré comme une activité commerciale et non occassionnelle : ce sont des logements utilisé quasiment uniquement pour des locations court terme, sans habitants réels. Ils sont donc retiré du marché du logement pour la population locale. Coup dur : Une majorité démocrate/républicaine a voté en juin une loi aux assemblées législative de l’Etat pour interdire la location d’un logement sur moins de 30 jours. Il reste au gouverneur à la signer ou à opposer son veto.

Airbnb souffre aussi de soupçons de racisme, du moins dans le chef des loueurs de logements. Une étude de la Havard University indique qu’en 2014 et 2015, les loueurs noirs tendaient à trouver moins de locataires, et, inversement, les candidats locataires noirs auraient plus de mal à trouver un logement sur le site.

L’entreprise doit donc encore clarifier sa situation réglementaire et régler le dossier délicat de la discrimination. Elles va bien sûr devoir affronter l’ire redoublée des hôteliers. Qu’elle chercherait désormais, selon Bloomberg, à transformer en clients. Selon cette agence de presse, Airbnb aurait discrètement commencé à proposer des logements hôteliers.

Robert van Apeldoorn

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