AB Inbev déplore 850.000 pintes foutues

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Le brasseur AB Inbev a rappelé plus de 4000 fûts de Stella dont le goût est altéré par un mélange de levures malvenu. Une erreur, en fait, que les syndicats mettent sur le dos des mesures d’économies imposées depuis des années chez le géant louvaniste.

InBev a confirmé mercredi avoir retiré du marché un certain nombre de fûts de Stella Artois “par précaution”. C’est arrivé après que le brasseur louvaniste a eu vent de cinq cas où le goût de la bière ne correspondait pas à celui habituel de la Stella. “Parce que nous voulons toujours garantir une qualité optimale à nos clients, nous avons décidé de retirer du marché tous les fûts de cette production. Les commerçants et tenanciers de café concernés ont été réapprovisionnés aussi vite que possible avec des nouveaux fûts de Stella Artois. La qualité passe avant tout”, a expliqué InBev.

Le brasseur a découvert que le goût était en effet “plus fruité”. Il l’attribue au fait qu’à cause d’un problème temporaire à la production, une petite quantité de levure de Leffe s’est mélangée avec de la levure de Stella. La raison est que les conduits n’ont pas été correctement nettoyés entre deux brassins.

Une version que les syndicats d’AB Inbev tiennent à compléter. Car selon Luc Gysemberg (CSC-Alimentation), il y a bien un lien entre ce problème de goût et les économies que la direction du groupe a menées ces dernières années. Le syndicaliste redoute un impact négatif causé par de tels problèmes sur la consommation de bière du groupe. “La direction sait très bien que nous l’avons avertie plusieurs fois sur ce type de problèmes. Depuis des années, on a accordé plus d’importance aux économies qu’à la qualité. AB InBev veut une même procédure de brassage dans toutes ses brasseries mais sous-estime le fait que plusieurs types de bières sont brassées à Louvain. On ne peut pas blâmer les travailleurs. La production est toujours plus importante avec moins de personnel et la pression au travail augmente le risque de fautes”, explique M. Gysemberg.

Quoi qu’il en soit, sur les 4232 fûts livrés en Belgique, la grande majorité ont été repris et remplacés. En principe, il ne reste plus aucun fût de cette production sur le marché, a déclaré InBev. Les 9000 hectolitres destinés à l’exportation vers les Etats-Unis ont été bloqués à la brasserie à Louvain. Les 800 hectolitres qui avaient déjà pris la mer ont eux immédiatement été rappelés et ne sont donc jamais parvenus au consommateur américain.

Le coût de la manoeuvre pour InBev n’est pas clair, mais le quotidien Het Laatste Nieuws parle de centaines de milliers d’euros.

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