A400M: accord de principe entre les 7 pays partenaires et EADS

Les sept pays partenaires du programme d’avion de transport militaire Airbus A400M ont passé un accord de principe avec le constructeur EADS pour le partage des surcoûts, a annoncé mercredi la ministre espagnole de la Défense, Carme Chacon.

“Je peux vous annoncer avec une grande satisfaction que nous sommes arrivés à un accord de principe entre les sept pays partenaires et l’industriel, EADS”, a-t-elle déclaré à la presse, à son arrivée à une réunion avec ses collègues de l’Union européenne, à Palma de Majorque (Espagne).

Les pays concernés (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume Uni, Turquie) ont commandé un total de 180 appareils, pour 20 milliards d’euros. Mais le programme lancé en 2003 a pris au moins trois ans de retard et EADS doit faire face à des dépassements de coût de quelque 5,2 milliards d’euros.

D’où de difficiles négociations ces derniers mois sur le partage du financement supplémentaire entre les Etats clients et le constructeur européen dont certains comme la France (15%) sont par ailleurs actionnaires.

Se refusant à préciser immédiatement les termes de l’accord, Mme Chacon a indiqué que “quelques détails techniques encore ouverts” en seraient discutés et “pourraient être concrétisés” jeudi matin à Palma entre les ministres concernés. Par la suite, a-t-elle indiqué, les hauts fonctionnaires de la Défense des pays concernés mettraient la dernière main au projet d’accord.

“L’avion était déjà en lui-même un succès, c’est aujourd’hui un succès pour toute l’industrie européenne”, a-t-elle dit. L’enjeu était particulièrement important pour l’Espagne, pays hôte d’Airbus Military, la filiale spécialisée chargée de mener le programme A400M.

Sur les 5,2 milliards d’euros de surcoûts, les Etats clients ont proposé d’apporter 2 milliards d’euros par le jeu de hausses du prix des avions à l’unité assorties d’une réduction du nombre d’appareils livrés, ainsi que d’un échelonnement des standards techniques.

La France avait ensuite proposé que les sept pays concèdent à l’industriel des avances remboursables d’un montant d’1,5 milliard d’euros. Pour encourager ses partenaires plutôt réticents, l’Allemagne en particulier, Paris avait annoncé son intention de contribuer à hauteur de 400 millions à ce mécanisme.

Ce montage laissait cependant à la charge d’EADS un montant de 900 millions d’euros, en supplément des 800 millions d’euros qu’il s’était dit prêt à endosser.

Dévoilant cette proposition début février à Istanbul, le ministre français de la Défense Hervé Morin avait souligné que les sept pays n’iraient pas plus loin, et souhaité qu’un “accord politique” intervienne entre les sept pays à la réunion de Palma de Majorque.

Le patron d’EADS, Louis Gallois, avait cependant exprimé le 6 février à Munich sa préférence pour un autre système que celui des avances remboursables. Il avait évoqué l’idée d’une vente directe de technologies aux Etats, un mécanisme moins susceptible d’alourdir son bilan.

Trends.be, avec Belga

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