A propos du salaire de la CEO de Belgacom, Labille évoque le manque de courage de certains

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Le ministre des Entreprises publiques Jean-Pascal Labille a indiqué jeudi à la Chambre que le projet de salaire de la CEO de Belgacom Dominique Leroy avait été plafonné par le gouvernement dans les limites de la loi de 1991 sur les entreprises publiques, le “courage” et “l’ambition” politique pour modifier la loi ayant manqué sur certains bancs, une explication qui n’a pas satisfait les partenaires libéraux, l’Open Vld exigeant, suivi par la N-VA, une réunion de Commission à huis clos sur le contrat de Mme Leroy.

Au sein de l’opposition, les Verts et la N-VA ont estimé que Jean-Pascal Labille a perdu toute crédibilité. “Vous êtes le ministre le plus inutile de ce gouvernement”, a indiqué Stefaan Van Hecke (Groen).

Le Comité ministériel restreint du 18 décembre avait bien déterminé que le salaire fixe de Mme Leroy devait etre plafonné à 500.000 euros, et la partie variable à 150.000 euros, a souligné jeudi M. Labille alors que la presse a fait état ces derniers jours de bonus complémentaires et d’extras susceptibles de faire monter la rémunération à 800.000 euros.

En vertu de la loi de 1991, Mme Leroy a négocié son salaire, sur base des principes arretés par le Comité restreint, avec le Conseil d’administration. Alors que certains évoquent des bonus complémentaires, Jean-Pascal Labille a assuré jeudi qu’il s’opposera “lors de l’assemblée générale à toute demande éventuelle du conseil d’administration qui viserait à augmenter la partie variable de la rémunération au-delà de 150.000 euros bruts annuels”.

Autre élément évoqué qui fera grimper la rémunération de Mme Leroy, celui de plantureuses assurances dont elle bénéficiait jusqu’ici. “En ce qui concerne les assurances souscrites par Belgacom pour Madame Leroy, le conseil d’administration a décidé de maintenir les avantages auxquels elle avait droit en tant que membre du Comité de Direction. Belgacom affirme que les autres membres du Comité de Direction jouissent d’assurances similaires et qu’il s’agit pour Madame Leroy de la continuation des avantages dont elle bénéficiait au titre de membre du comité de direction”, a expliqué M. Labille.

Face aux attaques dont il a fait l’objet, notamment sur les bancs libéraux, Jean-Pascal Labille les a renvoyés à la loi de 1991 qui sert de cadre à la politique de rémunération dans le secteur. “Il eut été bien plus judicieux de légiférer mais il est vrai qu’il eut fallu et du courage politique et de l’ambition politique”, a-t-il dit.

Evoquant des “contradictions” dans le chef du ministre et le “brouillard” qu’il distillerait, Sabien Lahaye-Battheu (Open Vld) a demandé à pouvoir réunir à huis clos la Commission Infrastructures et Entreprises publiques qu’elle préside, afin d’examiner le contrat de Dominique Leroy, une proposition appuyée par la N-VA.

Valérie De Bue (MR) a également estimé que “plusieurs réponses restaient en suspens” après la réponse du ministre et fait valoir que la méthode des “plafonds” n’était pas la plus efficace sur le terrain. “D’autres problèmes vont se poser, or il y a urgence”, a-t-elle précisé.

Pour le N-VA Peter Dedecker, après le “show” de l’annonce d’un plafonnement des rémunérations, le gouvernement vient confirmer aujourd’hui qu’il n’a “rien à dire”. Il a appelé le ministre à tirer ses conclusions. Stefaan Van Hecke a pour sa part estimé que soit le Premier ministre ministre Elio Di Rupo savait quelle était l’ampleur réelle de la rémunération de Mme Leroy et dès lors il se trouvait en difficulté (Jean-Pascal Labille a répondu négativement de la tete) soit le ministre Labille était au courant. “Dans ce cas-là, vous avez un problème”, a-t-il déduit.

Karine Lalieux (PS) a dénoncé ce qu’elle a estimé etre une “surenchère politique”, rappelant la proposition de son parti de limiter la tension salariale à 1 contre 20, soit un plafond de 290.000 euros pour les CEO. La famille socialiste, au complet, a soutenu le ministre, que n’ont pas interrogé le CD&V (des rangs duquel est issu le président du CA de l’entreprise Stefaan De Clercq) et le cdH.

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