73.000 emplois en souffrance : où sont les chômeurs ?

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Paradoxe : le chômage est très élevé en Belgique mais le nombre d’entreprises qui ne trouvent pas de candidats atteint lui aussi des sommets. La FEB pointe “un problème d’inadéquation entre l’offre des institutions d’enseignement et les besoins des entreprises”.

Malgré la crise, le nombre d’offres d’emploi atteint des sommets. Selon le baromètre annuel publié par le département social de la Fédération des entreprises de Belgique, le nombre d’offres d’emploi ouvertes auprès des organismes régionaux de l’emploi (Forem, Actiris, VDAB) a retrouvé son niveau d’avant la crise et s’élève à 73.172, rapporte mardi Le Soir, contre 72.000 en janvier 2009.

La Belgique se retrouve confrontée à un paradoxe : le chômage est très élevé mais le nombre d’entreprises qui ne trouvent pas de candidats atteint lui aussi des sommets, poursuit le quotidien. “Il y a certainement un problème d’inadéquation entre l’offre des institutions d’enseignement et les besoins des entreprises”, commente Pieter Timmermans, directeur général de la FEB.

Pour le représentant du patronat, il existe également un problème d’inactivité en Belgique. Le baromètre de la FEB montre en effet que 33,1 % de la population en âge de travailler ne travaille pas et ne cherche pas d’emploi, contre une moyenne d’environ 27,5 % au niveau européen.

A noter à ce sujet qu’un grand nombre de personnes vit dans un monde où travailler ne va pas de soi. Ainsi, en Belgique, une personne sur huit vit dans une famille où personne ne travaille, la moyenne européenne étant d’une personne sur onze.

FGTB : “La FEB fait dire aux chiffres ce qu’elle veut !”

“La FEB fait dire aux chiffres ce qu’elle veut !, a réagi mardi la FGTB wallonne. Sur un marché de l’emploi qui instaure une flexibilité permanente, il est normal de constater qu’un stock d’offres d’emploi – en l’occurrence de 73.000 – existe. Mais contrairement à ce que la FEB pourrait laisser penser, ce stock n’est pas constitué des 73.000 mêmes offres du 1er janvier au 31 décembre. Chaque semaine, des milliers d’offres d’emploi trouvent acquéreurs et des milliers de nouvelles offres viennent alimenter le stock.”

Le syndicat socialiste rappelle qu’au Forem, le taux de satisfaction des offres est de 86 %. “Cela signifie que 86 % des offres d’emploi trouvent acquéreurs dans les trois mois maximum. Le délai pouvant être beaucoup plus court, selon les métiers. En mettant l’accent sur la réserve d’offres d’emploi, la FEB dénonce les conséquences d’un phénomène qu’elle a souhaité et contribué à installer : un marché de l’emploi ultra-flexible.”

La FGTB regretter que cette “sortie médiatique des patrons ne soit qu’une énième manière de stigmatiser les demandeurs d’emploi. Ce ne sont pourtant ni la modération salariale, ni un pacte des générations bis et encore moins la chasse aux chômeurs qui endigueront le fléau du chômage de masse !”

Trends.be, avec Belga

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