5.000 emplois bpost menacés : des prévisions “prématurées” ?

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Les prévisions portant sur les emplois menacés chez bpost sont “complètement prématurées”, a indiqué ce mercredi un porte-parole de la société publique. Les journaux De Tijd et L’Echo rapportaient que jusqu’à 5.000 emplois étaient menacés chez bpost en raison de l’enquête de la Commission européenne autour des aides publiques octroyées à l’entreprise.

“L’enquête n’est pas encore bouclée et bpost répond à toutes les questions posées par la Commission”, a déclaré ce mercredi un porte-parole de bpost.

Les quotidiens économiques avancent des chiffres issus de documents internes qui circulent dans des milieux proches du gouvernement. L’enquête de la Commission porte sur la légalité d’aides octroyées pendant la période 1992-2010. Les conclusions de l’enquête sont attendues pour la fin janvier, mi-février.

Il est probable que bpost doive rembourser à l’Etat belge les 300 millions d’euros d’aides publiques de 2003 et encore d’autres subsides perçus dans le passé. Cela signifie également que le contrat de gestion avec l’autorité devra être adapté.

Selon bpost, les négociations actuelles ne laissent vraiment pas apparaître que la Commission remette en question le principe de “services d’intérêt public” du contrat de gestion.

Magnette : les missions de service public de bpost sont “justes et légitimes”
Le ministre des Entreprises publiques, Paul Magnette (PS), estime pour sa part que les missions de service public de bpost sont “justes et légitimes” et qu’elles devront être maintenues dans le contrat de gestion, a indiqué sa porte-parole.

Dès son entrée en fonction, le ministre Magnette a eu une réunion avec bpost et la Commission européenne. Le ministre défend les missions de service public de la poste, rappelle sa porte-parole.

La Commission européenne n’a pas encore rendu de décision et rien ne laisse actuellement présager de pertes d’emploi, ajoute-t-elle.

La CSC n’a pas connaissance du chiffre de 5.000 emplois
Du côté de la CSC, on déclare n’avoir jamais entendu parler du chiffre de 5.000 emplois qui seraient menacés en raison de l’enquête menée par la Commission européenne. D’après André Blaise, secrétaire national CSC Poste, la remise en cause éventuelle par l’Europe des aides publiques octroyées à bpost aura avant tout des conséquences sur le budget de l’entreprise et pas directement sur le volume d’emploi.

“Ces sommes allouées à la poste servaient pour l’opérateur historique à couvrir des missions de service public”, rappelle M. Blaise. La Commission européenne n’a, à ce jour, pas encore rendu de décision, mais même si bpost était condamnée à payer, cela n’affecterait pas directement l’emploi mais plutôt le budget d’une entreprise qui dégage actuellement des bénéfices, poursuit-il.

Le syndicaliste reconnaît cependant qu’un impact pourrait s’observer sur l’emploi si, une fois le marché libéralisé, l’Etat était appelé à négocier un contrat avec d’autres acteurs que bpost.

La Commission décide en janvier
L’Echo et De Tijd ont fait état ce mercredi matin d’études préparatoires du précédent gouvernement qui évoquent le risque d’une suppression de 5.000 emplois chez bpost, si la Commission européenne opte fin janvier pour une mise en concurrence totale des missions de service public exercées par bpost.

La seule perte de la distribution des journaux matinaux se traduirait par la suppression de 2.500 postes, a-t-on confirmé de source syndicale. L’enquête de la Commission porte sur des aides octroyées pendant la période 1992-2010. On cite le chiffre de 750 millions d’euros éventuellement remboursables à l’État belge, mais l’entreprise dispose d’un bas de laine de 1,1 milliard.

A priori toutefois, la Commission devrait accepter le principe d’une subsidiation de la distribution matinale du courrier. Le gouvernement, qui a tenu plusieurs réunions avec la Commission et bpost, espère ainsi éviter le scénario du pire.

Trends.be, avec Belga

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