4G à Bruxelles : enfin un accord

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Le gouvernement bruxellois a trouvé un compromis qui devrait permettre le déploiement de la 4G. Les réactions des opérateurs sont contrastées.

Gilles Quoistiaux

C’est un dossier qui pourrit déjà depuis quelques années. Relancé par la sortie musclée du patron de Belgacom Didier Bellens en janvier dernier, le dossier ” 4G ” a finalement débouché ce matin sur un accord au sein du gouvernement bruxellois dirigé par le socialiste Rudi Vervoort.

La majorité Bruxelloise s’accorde sur le développement de la 4G à Bruxelles ! http://t.co/4h7UGR0G9S

— Rudi Vervoort (@rudivervoort) July 12, 2013

Pour rappel, les opérateurs télécoms reprochent à la réglementation bruxelloise d’être la plus stricte du pays (voire du monde) en termes de normes d’émission. Limitée à 3V/m en tous lieux de la capitale par une ordonnance de 2007, cette norme maximum est jugée castratrice pour le développement de la 4G à Bruxelles. Au point que les opérateurs estiment que dans l’état actuel de la législation, ils sont incapables de déployer les antennes nécessaires à cette nouvelle technologie mobile. Rappelons que la 4G permettra d’augmenter sensiblement les performances de l’Internet mobile, jusqu’à devenir comparables à celles de l’ADSL fixe.

La norme 3V/m coupée en trois

Le compromis arraché ce matin permet à la ministre de l’Environnement Evelyne Huytebroeck (Ecolo) de sauver la face. Ardente partisane de la norme de 3V/m, elle est parvenue à conserver celle-ci au coeur du dispositif. Mais cette norme stricte ne sera plus appliquée de manière uniforme sur tout le territoire. Le gouvernement crée trois ” pots ” différents pour les opérateurs : un pot pour la norme 2G (ancienne norme, qui sert essentiellement aux communications vocales), un autre pour la 3G (utilisée surtout pour l’Internet mobile) et un dernier pour la 4G. Dans chaque pot, la norme de 3 V/m doit être respectée.

Cela signifie qu’un mat d’antennes pourrait émettre jusque trois fois la norme, pour autant que chaque technologie ne dépasse pas 3V/m. ” Cela reste théorique “, tempère-t-on au cabinet Huytebroeck. La norme de 3 V/m ne sera effectivement pas dépassée partout à Bruxelles, mais cela pourra arriver de manière ponctuelle.

Il s’agit d’un nouveau recul pour la ministre de l’Environnement, qui s’était tout d’abord arc-boutée sur la norme initiale, avant de céder en proposant un dédoublement de celle-ci (un pot 2G-3G d’une part, un pot 4G d’autre part), pour finalement accepter de scinder la norme en trois pots. Une solution ” de bon sens “, ” au-delà des positions idéologiques “, estime la ministre de l’Economie bruxelloise Céline Frémault (cdh).

Bonne nouvelle: accord sur la #4G. Preuve que le bon sens peut l’emporter au-delà de positions idéologiques qui sont parfois trop tranchées

— Céline Fremault (@celinefremault) July 12, 2013

Belgacom plus content que les autres

Du côté des opérateurs, les réactions sont contrastées. Si tous soulignent le fait qu’un accord est en soi une bonne nouvelle, seul Belgacom estime que le contenu du compromis est satisfaisant. “C’est une solution intermédiaire acceptable. Une première étape dans la bonne direction “, avance-t-on chez Belgacom. Pour le premier opérateur du pays, dès que l’accord sera traduit en texte de loi, le déploiement de la 4G pourra débuter à Bruxelles. A partir de ce moment-là, il faudra entre 12 et 18 mois à Belgacom pour couvrir l’intégralité du territoire.

Chez Base et Mobistar, on est plus circonspects. “Nous n’avons été sollicités qu’hier par le cabinet de la ministre, explique-t-on chez Mobistar. Belgacom était visiblement au courant depuis plus longtemps. ” L’opérateur veut se donner le temps d’analyser en détail le compromis avant de se prononcer. Même chose chez Base, qui a rapidement réagi via Twitter :

Accord 3V à Bxl: les opérateurs non-consultés examinent la faisabilité technologique

— BASE facts (@BaseFactsFR) July 12, 2013

Base ajoute que, pour densifier le réseau, des antennes supplémentaires devront être déployées. ” Quant à la 4G, déployer un réseau de base pourrait être possible mais sans solution pour le long terme et sans solution pour offrir un réseau optimal “, précise l’opérateur.

La saga n’est sans doute pas terminée…

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