2017 sera une “année de vérité” pour l’économie belge, estime la FEB

Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. © Belga

Après une année 2016 chamboulée, la croissance économique devrait poursuivre sur son élan et même atteindre un rythme plus élevé d’1,7% du PIB en 2017, prévoit la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) dans son dernier focus conjoncturel. Mais les réformes doivent être poursuivies, avertit aussitôt l’organisation patronale.

L’année 2016 aura été difficile, avec les attentats qui ont coûté environ 0,5 à 0,6% de PIB de croissance et 10.000 créations d’emploi à la Belgique, et les incertitudes autour du Brexit et de l’élection de Donald Trump. Mais la croissance a tout de même été au rendez-vous, à près d’1,3%, tirée notamment par la bonne tenue des exportations. Pour 2017, la FEB table sur une accélération de ce rythme, avec une croissance attendue entre 1,7 et 1,8%.

“L’année 2017 sera une année de vérité. Les entreprises créent de l’emploi, le climat d’investissement est positif mais il y a aussi des facteurs, externes et internes, qui peuvent menacer la croissance”, a déclaré l’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans, au cours d’une conférence de presse.

Parmi ces facteurs externes, la FEB pointe la tournure du Brexit (soft ou hard?), la politique protectionniste que pourrait mener Trump ou tout autre choc, comme une brusque hausse des cours du pétrole, qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur une petite économie très ouverte comme la Belgique.

S’agissant des facteurs internes, la FEB “lance un appel aux gouvernements”, tant fédéral que régionaux, pour une réforme sans tarder de l’impôt des sociétés, pour un “pacte énergétique” et pour une prise en charge des problèmes de mobilité en Belgique, ce qui permettrait aux entreprises “de créer davantage d’emplois”.

La conclusion par les partenaires sociaux, dans les prochains jours, d’un accord interprofessionnel serait également de nature à conforter les bonnes dispositions de l’économie belge, selon le patron de la FEB.

M. Timmermans souligne également que les entreprises “ont tenu parole” en créant des emplois dans la foulée de la baisse des charges décidée par le fédéral. Sur les trois premiers trimestres de 2016, les créations nettes d’emplois ont atteint 46.200 unités, soit davantage que sur toute l’année 2015. Et, soulignent les employeurs, plus de sept emplois créés sur 10 l’ont été dans le secteur privé, qui connaît une création nette d’emplois positive depuis 10 trimestres consécutifs. La FEB s’attend à ce que cette tendance se poursuive en 2017.

La réduction du handicap salarial, qui a été ramené de 15 à 10% selon la FEB, soutient également les exportations (+7% au troisième trimestre 2016) et permet à la Belgique de regagner des parts de marchés dans le monde alors qu’elle n’avait cessé d’en perdre ces dernières années.

L’enquête de conjoncture semestrielle de la FEB montre encore que 44% des secteurs interrogés envisagent une hausse de leurs activités au cours des six prochains mois et 44% s’attendent à un statu quo. On retrouve parmi les secteurs pessimistes la mécanique et le textile, ce dernier étant aux premières loges des conséquences négatives du Brexit puisque la Grande-Bretagne est son troisième plus gros marché à l’exportation.

Plus généralement, 44% des secteurs interrogés disent être “impactés” par le Brexit en raison principalement de la dépréciation de la livre sterling qui rend plus chers les produits belges libellés en euros.

Pieter Timmermans souligne enfin que les investissements consentis ces derniers mois par les entreprises ne sont pas tant des investissements de rationalisation que d’innovation ou d’extension des outils de production, ce qui est de bon augure pour l’économie belge.

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