10 % de salaire en plus : la FGTB fait mieux que l’Allemagne

© Image Globe/Bruno Fahy

1er mai oblige, le patron de la FGTB a exhorté les patrons à relever le salaire minimum de 10 %. Outre-Rhin, le puissant syndicat IG Metall exige, lui, 6,5 % d’augmentation pour le secteur industriel. Et annonce des “grèves massives” pour forcer la main du patronat.

Le président de la FGTB plaide pour une hausse de 10 % du salaire minimum…

A l’occasion du 1er mai, Rudy De Leeuw, président de la FGTB, appelle lundi les employeurs, dans De Morgen, à relever le salaire minimum de 10 %. Pour un travailleur à temps plein, à partir de 21 ans, cette hausse ferait passer le salaire minimum brut de 1.472 à 1.620 euros.

Cette hausse doit permettre à certains travailleurs plus pauvres de rejoindre le niveau des travailleurs de la classe moyenne. “C’est bon pour l’économie car cela stimule la demande”, ajoute Rudy De Leeuw.

… Quant le puissant syndicat IG Metall ne réclame “que” 6,5 %

Le tout-puissant syndicat allemand IG Metall a lancé, dans la nuit de samedi à dimanche et comme annoncé, une vague de débrayages dans l’industrie à travers tout le pays, pour obtenir des hausses de salaire conformes à ses attentes. IG Metall a également affirmé prévoir des grèves “massives” dans tout le pays à partir du milieu de cette semaine.

Selon le syndicat, plus de 2.500 employés du secteur travaillant dans cinq régions ont cessé dans la nuit pour réclamer une augmentation de 6,5 % de leur salaire, qualifiant les 3 % sur 14 mois, proposés par le patronat, de “provocation”.

“Nous demandons une offre qui prenne les salariés et leur travail au sérieux”, a déclaré dans un communiqué le patron du syndicat, Berthold Huber. Ces débrayages ont notamment touché de grands groupes comme MAN à Augsburg, Siemens (via sa filiale Osram) à Berlin, ThyssenKrupp à Andernach, Continental à Gifhorn ou encore Bosch à Salzgitter.

Le puissant syndicat et le patronat en sont au troisième round de négociations à propos de la convention collective de l’énorme secteur de la métallurgie, qui comprend les machines-outils, la mécanique, l’automobile, l’électroménager ou encore les semi-conducteurs et emploie plus de 3,5 millions de salariés dans le pays.

Les fédérations patronales “opposées à une hausse du salaire minimum”

La Fédération des entreprises de Belgique a qualifié cette proposition de “sympathique en période de haute conjoncture mais néfaste en temps de crise”. La fédération patronale estime que les coûts salariaux seraient ainsi gonflés, avec des conséquences néfastes pour la création d’emplois et le pouvoir d’achat : “Le salaire minimum est un des plus élevés d’Europe, aussi en net !”

“Les entreprises qui doivent composer avec des salaires minimum ont déjà suffisamment de difficultés ces derniers temps”, tranche de son côté Karel Van Eetvelt, administrateur délégué de l’Unizo, la fédération flamande des indépendants. Il estime que le président de la FGTB “plaide ainsi pour plus de faillites et une hausse du chômage. Si les coûts salariaux sont diminués de 15 %, les entreprises pourront mieux respirer !”

Tout comme l’Unizo, le SNI estime que ce n’est pas le bon moment pour rehausser le salaire minimum. Sa présidente est d’avis que l’écart entre les revenus les plus bas et les allocations de chômage est trop faible. Afin de réduire la pression fiscale et les coûts salariaux, les allocations de chômage peuvent être limitées dans le temps et les congés tels que le crédit-temps et le congé parental limités, selon le SNI.

Trends.be, avec Belga

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