Un iPad “pro” : outil indispensable ou gadget perfectionné ?

Si la nouvelle tablette tactile d’Apple peut se révéler on ne peut plus séduisante dans certains domaines, comme la présentation de documents, elle peut difficilement remplacer l’ordinateur portable au niveau de la complexité des tâches à exécuter.

Yannick Bollati, fondateur de Templay, conseille les décideurs dans un domaine particulier : celui de leur efficacité organisationnelle. En mai dernier, alors que l’iPad n’avait pas encore envahi les rayons technologie de nos magasins, il se procurait le nouveau gadget pour le tester sous toutes les coutures. Sur la terrasse d’une célèbre librairie bruxelloise, ce Français nous livre les réflexions que lui a inspirées la dernière trouvaille d’Apple. Avec toujours cette même question comme fil rouge : un iPad est-il utile ou non à un dirigeant d’entreprise ?

Pourquoi un décideur devrait absolument avoir un iPad

Le nouveau joujou d’Apple, jolie tablette tactile d’un peu moins de 25 centimètres sur 20 est évidemment plus maniable qu’un ordinateur portable. Sa batterie tient de plus le coup une journée de travail complète. Poids plume, maniabilité… l’avantage principal de l’iPad réside sans conteste dans sa grande flexibilité – laquelle permet notamment, grâce à la connexion 3G, de lire du contenu dans tout type de situations, dans le métro, par exemple.

D’après Yannick Bollati, ceci devrait surtout aider les commerciaux et les décideurs en déplacement. Véritable outil de pointe au niveau de la lecture multimédia, l’iPad est effectivement un allié de choix quand il s’agit de partager avec un client un film de présentation ou un Keynote (l’équivalent du PowerPoint). ” Dans ce cas précis, l’iPad a une vraie valeur commerciale dans la mesure où il permet de créer une sorte d’intimité avec le client, un peu comme si l’on feuilletait un livre ensemble”, commente Yannick Bollati.

Par ailleurs, lire sur un ordinateur portable n’a généralement rien de commode : la solution passe souvent par l’impression des documents. Avec l’iPad, la lecture sur écran s’avère au contraire tout à fait gérable, voire agréable. “Cette qualité peut également se révéler déterminante si, comme moi, vous lisez beaucoup d’ouvrages business américains, par exemple. Plutôt que de devoir commander des livres, vous pouvez les télécharger en trente secondes grâce à l’application Amazon Kindle, pour peu que vous ayez un compte sur Amazon. com. Avec cette dernière, vous pouvez très bien interrompre votre lecture à la page 15 pour la reprendre sur votre iPhone, votre BlackBerry ou votre laptop. Kindle synchronise tout pour vous. A l’heure actuelle, je n’imagine plus lire ce genre d’ouvrages autrement que sur mon iPad”, relate le fondateur de Templay.

Yannick Bollati met également le doigt sur un aspect important : le contrôle informatique. “Les grandes sociétés ne vous laisseront généralement pas accéder à leur système de mails interne avec un Apple comme elles pourraient le faire en vous confiant un BlackBerry, avec lequel vous ne pouvez rien entreprendre qui n’a pas été autorisé par le département IT.” Cela illustre bien que les outils Apple sont en général pensés comme des outils personnels avant d’être des outils d’entreprise. “L’iPad, comme l’iPhone, parle à de vrais dirigeants pour qui la limite entre le monde de l’entreprise et le reste est floue. Si vous êtes par exemple administrateur d’une société, vous l’êtes peut-être également dans une autre, vous êtes membre d’un club d’affaires, etc. L’iPad peut devenir un outil global pour gérer globalement toutes ces activités”, renchérit le fondateur de Templay.

Pourquoi un décideur peut très bien faire l’impasse sur l’iPad

Malgré ces avantages, le nouvel outil d’Apple ne pourra jamais remplacer véritablement un ordinateur portable. Tout au plus peut-il constituer le chaînon manquant entre l’iPhone (ou le BlackBerry) et le Mac (ou PC) portable. La raison est simple : s’il permet une lecture aisée des documents, il peine par contre dans le champ de la création de documents complexes.

En premier lieu, son clavier numérique ne permet pas d’exécuter un travail de longue haleine. Ensuite, le système d’exploitation, conçu pour le smart-phone d’Apple, n’offre pas le même degré de sophistication qu’un laptop. “Quand on achète un iPad, on ressent d’abord la frustration de s’être procuré une sorte de grand téléphone qui ne téléphone pas et qui ne capte pas d’images. Puis, petit à petit, en l’apprivoisant, on peut le compléter en faisant son shopping parmi les 250.000 applications de l’App Store qui ne coûtent pas grand-chose, voire rien du tout”, pointe Yannick Bollati.

“Les programmes qu’il faut acheter pour un PC sont sensiblement plus cher, mais ils sont autrement plus perfectionnés lorsqu’il s’agit de créer des documents. Le dernier joujou d’Apple n’a pas réellement été imaginé pour gérer des fichiers. Il est par ailleurs très compliqué d’en imprimer à partir de son iPad”, soulève encore le dirigeant de Templay, pour qui il manque, dans les systèmes Apple standards, des outils de synchronisation et de gestion des tâches, comme les to do d’Outlook. “Néanmoins, l’App Store fournit de très bonnes applications qui permettent de corriger ce problème. De mon point de vue, seuls les professionnels qui occupent une fonction de représentation peuvent éventuellement se contenter de l’iPad”, conclut Yannick Bollati.

Guy Verstraeten

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content