Travailler en équipe: comment éviter le syndrome Domenech ?

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Nous passons en moyenne 220 jours par an avec nos collègues. Tensions, clashs, mésentente, la vie en groupe n’est pas de tout repos. Nos conseils pour mieux gérer les difficultés que les Bleus.

1. Il n’y a pas d’esprit d’équipe

En Equipe de France: Un pour tous, tous pour un. C’était le rêve de Raymond Domenech mais la réalité s’est transformée en un grotesque cauchemar. Jeudi 17 juin, le Monde révélait que de nombreux clans cohabitaient en Equipe de France: les Antillais, les footballeurs d’origine africaine, les musulmans, les joueurs originaires de quartiers sensibles… Difficile pour l’entraineur dans ces conditions de mettre en place des stratégies collectives.

Dans la vraie vie: L’organisation de travail est de plus en plus souvent basée sur la performance individuelle au détriment du travail collectif. Les relations de bureau sont souvent réduites à un simple bonjour/bonsoir et de plus en plus de personnes déjeunent en tête à tête avec leur écran d’ordinateur. Cette individualisation s’explique en partie par l’accélération des rythmes de travail et par la spécialisation des tâches.

Ce qu’il faut faire: L’entraîneur de l’Equipe de France était parti sur la bonne voie en proposant une semaine de préparation à Tignes. Les stages, séminaires et autres week-ends de préparation permettent aux salariés de différentes équipes de se rencontrer et de ressérer les liens. Au quotidien, mettez en place des actions de tutorats pour favoriser les transferts de compétences au sein de votre équipe.

2. Le groupe est démotivé

En Equipe de France: Patrice Evra avait beau répéter à chaque conférence de presse que les joueurs étaient ultra-motivés, on sentait sur le terrain qu’ils n’y croyaient plus. Les passes étaient mollassonnes, les joueurs couraient au ralenti…

Dans la vraie vie: Individuellement, tous les membres de l’équipe sont compétents mais dès qu’il s’agit de collaborer, les problèmes commencent. Chacun travaille dans son coin sans consulter son voisin, les salariés sont démotivés et se déchargent sur leurs collègues ou leurs supérieurs… Les cafouillages se multiplient et le travail est bâclé.

Ce qu’il faut faire: Pour souder une équipe, il est nécessaire de les fédérer autour d’un objectif commun. Pour se sentir impliquer dans leur travail, les salariés doivent comprendre pourquoi ils sont un maillon essentiel dans le travail en équipe et pourquoi bâcler son travail risque de déstabiliser complètement le groupe. Rien de pire qu’un travail routinier pour saper le niveau de motivation d’une équipe. “Il faut que personne ne décroche, que chacun garde le sentiment de progresser, d’être utile aux autres”, décrit Daniel Costantini, ex-coach sportif célèbre passé du côté de l’entreprise dans Courrier Cadres. Il est également nécessaire de donner un espace de liberté à chacun des salariés. Plus leur sphère d’action sera importante et plus chaque membre de l’équipe se sentira impliqué.

3. J’ai des relations difficiles avec mes collègues

En Equipe de France: Malgré les discours du staff, la mésentente au sein de l’Equipe de France est palpable. Certains joueurs, à l’instar de Yoann Gourcuff, ont du mal à s’intégrer. Si les rumeurs de bagarre avec Ribéry ont été démenties, l’ambiance entre les joueurs est glaciale.

Dans la vraie vie: Nous passons près de 220 jours sur notre lieu de travail. On y côtoie des personnes ayant des valeurs, des attentes et des approches de travail différentes. Les incompatibilités d’humeur, le stress, la compétition pour obtenir un dossier… peuvent créer des tensions dans une équipe et avoir des conséquences directes sur l’efficacité de tous.

Ce qu’il faut faire: Même s’il n’est pas possible de bien s’entendre avec tout le monde, il est important de pouvoir travailler dans une ambiance sereine. Pour désamorcer les tensions le Bordelais aurait pû favoriser une bonne communication. Il est, en effet, nécessaire de discuter des questions importantes en personne, plutôt qu’au téléphone ou par mail. Soyez à l’écoute de vos collègues et n’hésitez pas à leur demander des explications lorsque vous ne comprenez pas leurs besoins… Vous devez également faire preuve de souplesse : vos collègues n’ont peut-être pas les mêmes manières de travailler que vous mais ce n’est pas pour autant qu’elles sont mauvaises. Tentez de les comprendre et d’accepter ces différences.

4. Je n’aime pas mon boss

En Equipe de France: Détesté par la France entière, y compris par ses joueurs, Raymond Domenech a eu du mal à se faire respecter. Abscence de stratégie, mauvaise communication, dialogue inexistant… Le selectionneur de l’Equipe de France n’a pas la cote dans son groupe.

Dans la vraie vie: Les relations avec votre supérieur sont tendues, vous n’adhérez pas à sa stratégie et les altercations se multiplient. Vous craignez qu’il n’invoque l’incompatibilité d’humeurs pour vous renvoyer.

Ce qu’il faut faire:Pour ne pas être l’Anelka de votre boîte, faites preuves de souplesse et essayer d’indentifier les causes de ces tensions. Si c’est votre manière de travailler, essayez d’être conciliant et de répondre à ses attentes. Si cela ne dépend pas de vous- votre supérieur est stressé, sous pression…- prenez du recul. Quoi que vous fassiez, cela n’ira pas ! Si le climat devient invivable, adressez-vous à votre hierarchie ou au DRH.

5. Gérer les clashs

En Equipe de France: On ne les compte plus. Insultes, prise de bec entre le staff et les joueurs, grève… L’Equipe de France a tout utilisé pour faire part à sa hiérarchie (et au monde) de son désaccord.

Dans la vraie vie: Sans aller aussi loin que l’Equipe de France, le stress peut faire naître des tensions qui pourrissent la vie d’une équipe. De la guéguerre de salariés autour de la machine à café aux coups bas pour obtenir un dossier, la vie en entreprise ressemble parfois à un ring.

Ce qu’il faut faire Managers, le sélectionneur de l’Equipe de France est un exemple…à ne pas suivre. Incontestablement, la gestion de crise n’est pas son fort. Contrairement au coach, soyez direct mais diplomate: ca ne sert à rien de charger un membre de l’équipe, il faut essayer de comprendre les causes de ces tensions. “Le manager devra d’abord exprimer sa compassion puis, dans un deuxième temps, apporter des solutions”, explique Jean-François Moine, expert en communication et management relationnels dans le Journal du Net. Apprenez à connaître chaque salarié pour comprendre d’où viennent les tensions. N’oubliez pas qu’elle sont étroitement liées à l’environnement dans lequel évoluent vos collaborateurs.

Caroline Politi – L’Express.fr

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