Le parc d’attractions 2.0 est arrivé !

Les parcs d’attractions belges ont rouvert leurs portes le mois passé. Le beau temps n’est toutefois pas le seul facteur qui pousse le public à fréquenter en masse leurs attractions étourdissantes : les quatre parcs ont en effet aussi amélioré leur politique de marketing.

Walibi et Bobbejaanland ont organisé un événement pour marquer le lancement de la saison, tandis que Bellewaerde était déjà présent dans les médias régionaux. En revanche, Plopsaland est resté jusqu’ici encore assez discret. Le parc de Studio 100 n’abattra ses cartes que début juillet, date à laquelle de nouvelles attractions seront inaugurées. Car rien de tel, en effet, que de nouveaux engins pour séduire le public.

“Ils permettent de précipiter la décision des personnes qui envisageaient déjà de visiter un parc d’attractions”, estime Peggy Verelst, de Bobbejaanland. Aussi les parcs investissent-ils massivement dans les nouvelles attractions : Plopsa, 12 millions d’euros, Walibi, 14 millions d’euros (répartis entre les quatre parcs du groupe), Bobbejaanland, 5 millions d’euros et Bellewaerde, 1 million d’euros. “L’attrait des nouvelles machines est éphémère. On ne sait pas si ces visiteurs accrocheront”, nuance toutefois Peggy Verelst.

Les activités de marketing axées sur ces nouveautés ne cessent de se développer. “Mais la télévision reste le meilleur support”, affirme Danny De Troch, directeur du marketing des parcs Plopsa. “Elle montre clairement au visiteur ce qu’il trouvera chez nous. Les campagnes d’image de marque n’ont pas le même effet.” Parfois, en prime, un événement ludique est organiséà l’occasion de l’ouverture d’une attraction: ainsi, Bobbejaanland a demandé à des artistes de rue de décorer la nouvelle attraction Dizz.

Priorité aux jours de grande affluence

Les moments où un parc lance des spots télé, des actions de bons de réduction et d’autres activités de marketing sont minutieusement planifiés. Aucun parc ne brûle toutes ses cartouches au début de la saison, parce que la probabilité que le temps vienne gâcher la fête est trop élevée. “Nous ne faisons pas de publicité télé aux alentours de Pâques. Nous investissons 70 % de nos moyens lorsque les gens peuvent vraiment venir au parc, pendant la haute saison. Nous prenons notre élan fin juin et gardons le même rythme pendant les deux mois de vacances”, explique Peggy Verelst. Même chose du côté de Plopsa, qui affirme consacrer de 5 à 10 % de son chiffre d’affaires au marketing. “Nous ne faisons de la publicité qu’au moment où les gens s’organisent concrètement, par exemple quelques jours avant le week-end. Nous ne croyons pas que l’effet de notre communication dure tout l’été.”

Le début de la saison n’a qu’une importance relative

Le lancement de la saison sous un soleil radieux, le 9 avril, est tombé à pic pour Walibi et Bellewaerde, qui avaient déployé les grands moyens. Walibi a redessiné son logo et redéfini son modèle commercial, tout en mettant sur pied la campagne la plus vaste et la plus ambitieuse, en collaboration avec Carrefour. Pour tout achat de 25 euros dans un de ses supermarchés, le consommateur reçoit une pochette d’autocollants à coller dans l’album des deux frères kangourous Walibi et Squad. Les 50.000 premiers visiteurs du parc qui présentent un album complet (cent vignettes) bénéficient d’un accès gratuit et d’une réduction pour quatre amis ou membres de leur famille.

De gros efforts ont aussi été consentis du côté de Bellewaerde qui, quelques semaines avant le début de la saison, s’est mis à rechercher dix enfants pour l’aider à donner corps à sa nouvelle attraction aquatique Jungle Mission. Cinq célébrités flamandes les ont épaulés et les vidéos de leurs aventures ont été diffusées sur des chaînes de télévision régionales ainsi que sur Internet. Le blog Dejunglekids.be a également présenté toute l’histoire jusqu’à l’ouverture de l’attraction.

Interaction en hausse

Ce genre d’interaction entre un parc d’attractions et ses visiteurs n’existait pas autrefois. Outre l’émission de téléréalité axée sur la nouvelle attraction, Bellewaerde demande à de vrais visiteurs de livrer leurs impressions sur le parc. “Une enquête a révélé que nous ne sommes pas toujours le choix numéro 1 des familles. Par contre, ceux qui nous visitent nous donnent la cote maximale, d’où l’importance de leur donner la parole”, confie Marc Guffens, directeur commercial du groupe Walibi et directeur du marketing de Bellewaerde.

Bobbejaanland et Walibi mènent également des campagnes interactives. Cinq voitures de la nouvelle attraction Dizz ont été décorées par des artistes de rue, tandis que, pour la sixième, le public pouvait soumettre des projets, qui seront départagés par un jury. De son côté, Walibi s’attend à ce que ses visiteurs choisissent leur camp dans la joute musicale qui opposera les frères kangourous. “Chaque fois qu’ils jouent sur notre site web depuis chez eux, leur score vient s’ajouter au total du groupe dont ils sont fans”, détaille Oliver Snyers, directeur du marketing de Walibi Europe.

Diversifier les thèmes

Pour les parcs Plopsa, la télévision reste le canal de communication privilégié. Des personnages télévisés célèbres prennent d’ailleurs corps dans les parcs à thème. “Les gens sont prêts à faire la file pour une attraction de Studio 100 car les enfants s’identifient plus facilement aux personnages”, soutient Danny De Troch. Les parents aussi, car c’est à eux que s’adressent les nouvelles attractions basées sur d’anciens personnages télévisés tels que Vic le Viking et Maya l’abeille. “Ces personnages sont gravés dans leur mémoire, et pas seulement dans notre pays. Avec ces figures connues dans le monde entier, nous voulons attirer davantage d’Allemands, de Français et de Belges francophones dans les parcs.”

Ce succès garanti est un luxe que Walibi ne connaît pas encore avec ses propres personnages, relookés qui plus est. L’histoire de Walibi et Squad se décline sous forme de musique, de jeux vidéo, d’actions de collection et de bandes dessinées, tandis que 300 nouveaux produits de marchandisage attendent les visiteurs dans les parcs d’attractions. Une série télévisée pourrait même voir le jour. Mais les 10 millions d’euros investis dans la communication de ce nouveau concept donneront-ils le retour espéré en matière de nombre de visiteurs ? Il faudra attendre la fin de saison pour le savoir.

Hans Hermans

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content