L’informatique de demain : dématérialisée et de proximité

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Présentée dans Trends-Tendances en 2008, un an après son lancement, l’enseigne spécialisée dans l’assistance informatique PCgenius prend de l’ampleur. Forte de bientôt huit points de vente et d’une nouvelle cellule B2B, l’entreprise se distingue aussi par son côté durable, à la fois dans les produits et le management.

En 2008, les objectifs annoncés par PCgenius étaient ambitieux. On parlait déjà à l’époque d’attaquer les marchés luxembourgeois et néerlandais… “Nous avons très vite atteint notre objectif de six points de vente”, note Olivier Olbrechts, cofondateur avec Frederik van Passel. “Mais nous nous sommes également rendu compte qu’il était nécessaire de prendre le temps de “digérer la croissance”.” Malgré son offre étoffée et un chiffre d’affaires en belle progression – 1,5 million d’euros en 2010, et déjà une croissance de 50 % au premier trimestre 2011 -, ce n’est finalement que cette année que PCgenius envisage de déployer son concept à l’échelle nationale, avant de miser sur l’international.

Une offre multicanal

Au départ positionnée comme le “Mister Minit de l’informatique” et spécialisée dans la réparation en magasin d’ordinateurs, PCgenius a étendu son concept. “Aujourd’hui, nous proposons nos services aux particuliers et aux entreprises via trois canaux : en atelier, sur site et à distance. Cette complémentarité nous a permis d’asseoir notre notoriété auprès d’un public élargi qui, une fois convaincu par le service reçu en magasin, n’hésite plus à tester l’aide à distance ou à souscrire à un contrat de maintenance à plus long terme.”

L’offre a elle aussi évolué, et ne se limite plus au dépannage. “Vis-à-vis des particuliers, nous nous positionnons comme un prestataire de services informatiques de proximité”, relève Olivier Olbrechts. “Nous nous distinguons des concurrents comme Carrefour ou MediaMarkt par notre expertise et la forte dimension de conseil qui l’accompagne.” Bien que son métier de base ne soit pas la vente, PCgenius propose aussi en magasin quelques ordinateurs et accessoires neufs, et peut également en commander sur demande. “C’est surtout pour éviter d’envoyer nos clients à la concurrence !”, s’exclame Olivier Olbrechts. “Mais on veut éviter le stockage inutile ; nous vendons uniquement pour valoriser notre service.”

Sur le segment B2B, l’offre est plus qualitative. “Grâce à l’essor de l’informatique dématérialisée (cloud computing), nous sommes en mesure d’offrir à nos clients professionnels des technologies de pointe à moindre coût. Nous sommes également le premier revendeur de Google Apps, et avons développé un service d’ helpdesk externalisé via une formule d’abonnement tout compris, qui démarre à 20 euros par mois par machine.” Dans une telle formule, PCgenius n’est pas rémunéré à la prestation. “Nous faisons donc tout pour anticiper et minimiser les problèmes : le client sera d’autant plus content s’il entend le moins possible parler de nous”, conclut Olivier Olbrechts.

Objectif : créer de l’emploi

Peu satisfaits des compétences de la main-d’oeuvre recrutée sur le marché de l’emploi, les fondateurs de PCgenius ont pris le parti de former eux-mêmes un maximum de leurs travailleurs. Ce dont ils ne sont pas peu fiers. “La création d’emploi est pour moi l’un des objectifs les plus louables de l’entrepreneuriat”, confie Olivier Olbrechts. Aujourd’hui, sur les 23 personnes occupées par PCgenius, une quinzaine étaient préalablement sans emploi. “Nous travaillons avec Actiris et mettons à profit des formules d’apprentissage comme le FPI (Formation professionnelle individuelle) et celle proposée par l’Espace Formation PME.”

Le FPI permet à une entreprise de conclure avec un demandeur d’emploi un “stage-formation” de quatre semaines à six mois, à l’issue duquel un contrat de travail d’une durée minimum égale à celle du stage devra être conclu. Kevin Goffart, âgé de 20 ans et aujourd’hui gérant de l’atelier PCgenius de l’avenue Louise, a démarré par le biais de l’Espace Formation PME. “J’ai commencé comme apprenti à 16 ans chez PCgenius”, détaille ce dernier. “Après un an d’apprentissage, j’ai voulu m’investir à plein temps dans l’entreprise. J’ai signé un CDI directement après mon 18e anniversaire. J’ai été impressionné par les responsabilités qui m’ont été confiées en si peu de temps.” Olivier Olbrechts est globalement très satisfait de la formule. “On serait étonné de la volonté et de la ténacité de jeunes, parfois en décrochage scolaire complet, qui se lancent dans l’apprentissage. A partir du moment où ils sont passionnés et dotés d’un minimum de bon sens, ils peuvent vraiment fournir un excellent travail. Pour autant qu’on les forme et qu’on les responsabilise.”

Ce n’est donc pas étonnant si chez PCgenius, la formation occupe une place centrale. “Tous nos employés suivent des formations techniques et commerciales, complétées parfois par des cours de gestion. Leur durée varie en fonction des besoins. Certaines sont dispensées en interne, d’autres sont externalisées : c’est le cas, par exemple, d’un module sur l’attitude commerciale, dispensé en ligne par un formateur américain.”

Si c’est vert, c’est encore mieux…

A ce sujet, Olivier Olbrechts est très clair : “Notre ambition au départ n’a jamais été d’être une entreprise écolo.” Mais en raison de la nature même de son business, PCgenius s’inscrit dans une philosophie de développement durable : outre le fait qu’elle crée de l’emploi, l’entreprise fait tout pour allonger la durée de vie des ordinateurs. “D’un point de vue comptable, les entreprises amortissent leurs ordinateurs en quelques années à peine. Or, les besoins des consommateurs n’évoluent pas aussi vite ! D’autant que, avec l’avènement de l’informatique dématérialisée et de l’ open source, une bonne machine équipée d’un browser Internet répond aux besoins d’une grande partie des utilisateurs.”

C’est sur la base de ce constat que PCgenius s’est lancée, très tôt, dans la vente d’ordinateurs de seconde main. “Pour un prix de vente proche de 100 euros, nous offrons une garantie d’un an et pouvons aussi configurer l’ordinateur pour son nouveau propriétaire. Une formule qui plaît aux parents qui veulent équiper leurs enfants, aux bureaux d’avocats pour leurs stagiaires, etc.” Et Olivier Olbrechts d’ajouter : “Ce qui est vraiment écologique, c’est le regroupement des services qu’implique le cloud computing : dans un tel modèle, décentralisé, on évite d’avoir des serveurs sous-exploités et on optimise la gestion à grande échelle de centres de données…”

Camille van Vyve

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